Côte d’Ivoire : des tirs font trois morts dans un camp militaire à Korhogo
Trois soldats ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi dans des tirs survenus dans un camp militaire de Korhogo, grande ville du nord de la Côte d’Ivoire, a annoncé samedi le chef d’état-major général des armées, le général Sékou Touré.
« Dans la nuit du 14 au 15 juillet, quelques soldats ont cru devoir exprimer des récriminations en se servant de leurs armes dans la commune d’Abobo (quartier populaire d’Abidjan) et dans la ville de Korhogo », a-t-il ajouté dans un communiqué.
« Les Forces de défense et de sécurité sont immédiatement intervenues pour mettre fin à ces agissements », poursuit le texte, précisant qu’il y a eu « trois morts, trois blessés et trois interpellés » à Korhogo, ainsi que trois personnes interpellées à Abobo.
« Les auteurs de tels agissements seront purement et simplement radiés des effectifs et mis à la disposition de la justice », a déclaré le général Touré. « La situation est calme ».
Des habitants avaient auparavant signalé des tirs dans deux camps militaires de Korhogo et Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, dans la nuit de vendredi à samedi.
Samedi matin, le calme était revenu dans les deux villes, selon une source proche de l’état-major, une information confirmée localement. « Rien à signaler à Abidjan » et les militaires impliqués dans les incidents « ont été dispersés ».
« Les militaires du camp de Korhogo ont commencé à tirer des coups de feu depuis 01h00 (locale et GMT) du matin, dans leur camp, on ne sait pas pourquoi », avait affirmé auparavant Adama Coulibaly, un menuisier joint par téléphone.
A Abidjan, les tirs ont duré environ une heure et demie, a rapporté un habitant.
« On était couchés quand les tirs ont commencé. Il était 01h30 (locale et GMT). Ca a duré jusqu’après 03h00 du matin. Il y a eu beaucoup de tirs à l’intérieur de l’ancien camp de l’Onuci (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire) occupé actuellement par des militaires », a raconté un habitant d’Abobo, joint au téléphone par l’AFP.
« On a eu très peur. On ne sait pas ce qui se passe », a ajouté un autre habitant.
Selon une source proche de l’armée ivoirienne, les tirs de la nuit seraient le fait de militaires mécontents. « Ce sont des caporaux de l’armée qui sont à la base de mouvements, mais jusque-là on ne connaît pas leurs motivations », a-t-elle dit.
En janvier puis en mai, la Côte d’Ivoire a connu des mutineries d’anciens rebelles intégrés dans l’armée et réclamant le paiement de primes promises. Ils ont fini par obtenir de l’Etat 12 millions de francs CFA par tête (18.000 euros).
Environ 6.000 anciens rebelles « démobilisés », qui n’ont pas été intégrés à l’armée, ont eux aussi réclamé des primes, sans succès. Quatre d’entre eux avaient été tués en mai lors de l’intervention des forces de l’ordre pour disperser leur mouvement.
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de violente crise entre 2002 et 2011. Le pays était coupé en deux entre les rebelles des Forces nouvelles occupant le Nord et l’armée régulière qui avait la maîtrise du Sud.
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