Congo-Brazza : des élections législatives et locales sans incidents majeurs
Appelés à élire leurs représentants à l’Assemblée nationale et aux conseils départementaux, les Congolais ont voté dimanche 16 juillet, timidement mais dans le calme.
Encore inconnu, le taux de participation était l’un des enjeux majeurs des deux scrutins. Mais il devrait être particulièrement faible, à l’image du bureau de vote de l’hôtel de ville de Brazzaville, où on ne recensait que 28 votants en fin de journée ce dimanche.
Un appel au boycott avait été lancé par la Fédération de l’opposition congolaise composée du Frocad, de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), et de la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (CJ3M).
« C’est un vote scandaleux et nous le savions déjà, qu’il devrait y avoir de la fraude. C’est un système mafieux d’organisation des élections. Depuis 2002, aucune élection juste et transparente n’a été organisée par le régime du président Sassou Nguesso », a ainsi déclaré à l’AFP, Clément Miérassa, un leader du Frocad (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique). « Il nous faut aller vers des assises nationales pour régler ce problème d’organisation des élections », a-t-il ajouté.
Retards et report du vote dans le Pool
À la mi-journée, le président de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), Henri Bouka, s’était pour sa part félicité que « tout se passe bien », espérant que les électeurs viendraient « plus nombreux » avant la clôture. Un satisfecit qui contraste avec les légers incidents enregistrés dans le nord du pays et certains problèmes techniques.
Le scrutin a en effet démarré avec parfois plus d’une heure de retard. Les responsables de certains bureaux ont dû attendre que les services de CNEI leur apportent le matériel électoral. « Après avoir aménagé le bureau, nous avons reçu le tout premier votant à 08h40 (07H40 GMT) », a raconté à l’AFP le responsable d’un bureau du lycée Mafouta à Brazzaville, Aimé Litébé.
Dans la Cuvette-Ouest (nord), des incidents ont été signalés à Kellé, où des manifestants ont emporté des urnes, perturbant le vote et accusant les préposés de la CNEI d’accorder « beaucoup d’avantages au candidat du PCT », a d’après un habitant de Kellé. « Les urnes ont été ramenées après moult négociations. Un manifestant a été brutalisé par la police puis admis à l’hôpital. Mais, sa vie n’est pas en danger. »
Le vote a été reporté dans huit des quatorze circonscriptions du Pool (sud), région voisine de Brazzaville qui a replongé dans les violences après la présidentielle contestée de 2016 remportée par le président Sassou Nguesso.
711 candidats en lice
Le chef de l’État a pour sa part accompli son devoir civique dans la capitale. Son parti, le Parti congolais du travail (PCT), cherche à conserver la majorité à l’assemblée.
Aucune date n’a été donnée pour la publication des résultats de ce double scrutin. 151 sièges sont à pourvoir aux législatives, pour un total de 711 candidats contre 1 158 aux locales.
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