Assises sociales au Gabon : un pacte en trois actes

À l’issue des Assises sociales, qui se sont tenues à Libreville les 25 et 26 avril, le chef de l’État a annoncé les mesures concrètes qu’il avait décidé d’engager pour mener sa politique sociale.

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba. © Desirey Minkoh pour JA.

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba. © Desirey Minkoh pour JA.

Publié le 18 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Les mesures prises à l’issue des Assises sociales s’articulent autour de trois axes prioritaires – la santé, la politique familiale et l’emploi – et bénéficieront d’un financement de 250 milliards de F CFA (381 millions d’euros) sur trois ans qui vient s’ajouter aux aides de l’État déjà existantes. L’objectif est notamment de doubler les revenus des foyers économiquement faibles (FEF), via des aides directes.

Santé

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o Prise en charge à 100 %

– des patients atteints d’un cancer,

– des familles en grande précarité, après enquête sociale (contre 80 % depuis 2008),

– des frais médicaux dans le service des urgences les premières vingt-quatre heures si le diagnostic vital du patient est engagé, pour tous les Gabonais, qu’ils soient assurés ou non.

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o Remboursement de tous les génériques à hauteur d’au moins 80 %.

o Prise en charge à 80 % des travailleurs du secteur privé par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) depuis le 1er juin 2014 (ceux du public l’étaient déjà depuis 2011).

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o Gratuité du certificat de résidence exigé par la CNAMGS pour se faire immatriculer (pour ceux qui ne l’ont pas encore). Les Gabonais économiquement faibles (GEF) n’ont pas à payer de cotisation pour s’y affilier.

Famille

o Augmentation des allocations familiales, qui sont passées de 4 000 à 5 000 F CFA par enfant et par mois depuis le mois de juin 2014 pour les FEF.

o Une batterie de mesures est à l’étude, notamment pour évaluer les coûts. Les aides sociales visant les catégories les plus vulnérables (veuves, orphelins, familles monoparentales, personnes âgées, etc.) prendront différentes formes et pourront être cumulées : allocations familiales, gratuité d’un certain nombre de biens et services (vaccins, consultations médicales, etc.), revenus solidaires ou encore accès à une formation professionnelle qualifiante pour permettre, par exemple, à une mère célibataire d’acquérir une certaine autonomie financière. Reste à voir dans quelle mesure un tel dispositif est applicable, dans un pays où, déjà, la formation professionnelle est quasi inexistante pour les jeunes.

Emploi

o Restructuration de l’Office national de l’emploi (ONE) : réalisation d’une cartographie du chômage, redéploiement des structures d’accueil, augmentation substantielle des ressources du Fonds d’insertion et de réinsertion.

o Instauration d’un contrat d’apprentissage-jeunesse obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés.

o Les GEF peuvent demander un accompagnement de l’État pour créer une activité : dans un premier temps, pour établir un business plan et, ensuite, pour obtenir un appui financier, à condition d’être regroupés en coopérative ou en association. Un soutien valable dans les secteurs prioritaires de l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’artisanat et dans les services, où le gouvernement veut soutenir la création d’"activités génératrices de revenus". Objectif : générer 10 000 projets d’autonomisation dans les cinq années à venir.

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