Élites africaines : l’École des riches, euh… des roches !
Cet établissement français, où une année d’internat coûte plus de 25 000 euros, accueille depuis toujours les fils et les filles de personnalités africaines. À ce tarif, à l’École des roches, le bac est quasi assuré.
Piscine, centre équestre, piste de karting, studio de musique, le tout au coeur d’un écrin de verdure de 60 hectares à Verneuil-sur-Avre, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Paris. L’École des roches est l’un des établissements les plus selects de France et, à ce titre, l’un des plus prisés des familles africaines fortunées.
"Beaucoup de présidents nous ont envoyé leurs enfants, neveux ou nièces", se vante Claude-Marc Kaminsky, qui préside l’école depuis vingt-cinq ans. Parmi les "rocheux", on peut ainsi citer Ali Bongo Ondimba, le président gabonais, et Teodorín, fils de Teodoro Obiang Nguema, le chef de l’État équato-guinéen.
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Fondée en 1899 sur le modèle des public schools britanniques, l’école a accueilli des enfants de personnalités africaines avant même les indépendances. Le roi Hassan II aurait pu lui-même y passer son bac si la Seconde Guerre mondiale n’avait pas éclaté.
Dans les années 1950, c’est finalement son jeune frère, Moulay Abdallah, qui y sera scolarisé. Chaque année, sur 400 élèves, l’effectif des Roches comprend près de 10 % d’Africains venant des pays francophones et, depuis une dizaine d’années, du Nigeria et d’Angola. Parmi eux, de plus en plus de rejetons d’hommes d’affaires.
"Nous commençons à peine à faire de la publicité sur le continent", explique le président de l’établissement. Jusqu’à présent, l’École des roches avait toujours "recruté" par le bouche-à-oreille. Et pour cause : elle s’adresse aux membres d’une élite très resserrée, capable de débourser entre 25 000 et 28 000 euros pour une année de pensionnat. À ce tarif, le bac est quasiment assuré (97 % de réussite en 2014).
Mais au-delà des résultats scolaires, beaucoup de familles voient dans l’internat l’occasion pour leur descendance de gagner en maturité. "Pour des enfants qui ont l’habitude d’avoir des gouvernantes, faire son lit ou débarrasser son plateau-repas demande un petit temps d’adaptation. Certains, quand ils arrivent, ne savent même pas faire leurs lacets", reconnaît Catherine Janvier, directrice adjointe responsable du collège. Ces jeunes pensionnaires restent néanmoins très encadrés : une centaine de salariés sont aux petits soins pour eux sur le campus.
Le standing de l’école devrait encore grimper. Début 2014, elle a été absorbée par le groupe Gems Education, qui gère depuis Dubaï 140 établissements privés dans le monde. Pour en faire sa vitrine, le nouveau propriétaire va investir plus de 50 millions d’euros. Dans ses cartons, une piscine olympique couverte, un théâtre, des terrains de foot, de rugby, de tennis et de squash… L’effectif devrait quant à lui passer de 400 à 1 000 élèves environ.
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