Angola : le successeur de José Eduardo dos Santos aura des pouvoirs réduits

Un peu plus d’un mois avant les élections, le Parlement angolais a voté une loi réduisant les pouvoirs du futur président, qui prendra la succession de José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979. Le successeur de Dos Santos aura notamment les mains liées en ce qui concerne la désignation des responsables des services de sécurité.

Publié le 21 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Il est désormais certain que José Eduardo dos Santos lâchera le siège de la présidence qu’il occupe sans discontinuer depuis 1979 à l’issue des élections prévues le 23 août prochain. L’actuel ministre de la Défense, João Lourenço, a été investi au mois de février par le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA, au pouvoir). Il affrontera le président de l’Unita, Isaìas Samakuva, 70 ans, qui est lui-même à la tête de son parti depuis 2003.

Mais le dauphin désigné de Dos Santos, s’il remporte les élections, n’aura pas autant de pouvoirs que le leader historique du MPLA. Le Parlement angolais vient en effet de voter une loi réduisant drastiquement les prérogatives présidentielles, en particulier son champ d’action dans le contrôle des forces de sécurité.

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L’appareil sécuritaire verrouillé

La loi votée ce vendredi 21 juillet par le Parlement, largement dominé par le MPLA, a reconduit pour les huit prochaines années les dirigeants de l’armée, de la police et des services de renseignement. Ils ne pourront être démis de leurs fonctions qu’en cas de condamnation pour un crime ou le dépassement de la limite d’âge. Le futur chef de l’État, qu’il soit issu des rangs du MPLA ou de l’Unita, n’aura pas son mot à dire sur ces nominations.

« Une loi ne peut pas être adoptée comme ça à quelques semaines de la fin d’un mandat. De plus elle empêche le futur président de bien travailler », ont déploré les députés de l’Unita, principal parti d’opposition.

Vers une immunité pour José Eduardo dos Santos

Cette nouvelle loi figeant les nominations des responsables de la sécurité a été votée alors qu’un autre texte – actuellement à l’état de projet de loi – fait polémique dans le pays. Celui-ci prévoit notamment une augmentation substantielle du traitement accordé au futur ex-président Dos Santos (une rémunération équivalente à 90 % de son dernier salaire, assortie de divers avantages en nature tels que des billets d’avion en première classe). Il déboucherait par ailleurs, s’il est voté en l’état, sur la création d’un statut judiciaire spécial pour l’ancien président, qui exclut toutes poursuites devant un tribunal spécial pour des infractions – quelles qu’elles soient – commises au cours de son mandat.

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