L’Afrique centrale encore « loin de l’émergence » des Tigres asiatiques, selon le Trésor français

Dans sa dernière lettre d’Afrique centrale, la direction du Trésor français étudie les éventuels changements structurels dans les économies de la zone Cemac qui pourraient tirer la croissance économique. Des changements trop légers pour permettre une vraie « émergence », de l’avis des experts qui ont rédigé le rapport.

Place du 20 mai, de nuit dans la ville de Yaoundé, au Cameroun. © Photo de Renaud Van Der Meeren pour les Éditions du Jaguar

Place du 20 mai, de nuit dans la ville de Yaoundé, au Cameroun. © Photo de Renaud Van Der Meeren pour les Éditions du Jaguar

Publié le 24 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Pour évaluer les perspectives de croissance de la zone Cemac, le Trésor français a étudié les changements structurels qui pourraient intervenir dans ces économies. Les résultats de cette étude, publiée dans sa dernière lettre d’Afrique centrale, s’appuie sur le fait que le développement économique d’un pays passe, généralement, par l’évolution d’une économie basée sur l’agriculture vers une économie orientée vers les services et les secteurs industriels.

Dans la zone Cemac, seul le Cameroun se démarque – un peu – des autres pays. La part de l’emploi agricole y a connu une baisse limitée, tout comme la part de l’emploi industriel. C’est le seul pays de la zone à connaître une baisse durable de la part de l’agriculture dans le PIB, de 24% en 1986-19990 à 20% en 2016. La part des industries extractive dans le pays a également diminué sur la période. « Cette évolution se fait essentiellement au bénéfice des services, la part de l’industrie hors extraction n’augmentant que d’un point », relève le rapport.

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« Manque d’investissements » dans l’industrie

Le Trésor ne relève que de très faibles variations de la part de l’emploi agricole dans les pays de la zone. L’évolution de la part de l’emploi industriel dans ces pays est également limitée. Rien n’indique donc de changements structurels majeurs dans les économies étudiées. Le rapport s’inquiète par ailleurs de la diminution de la productivité dans l’industrie de tous les pays de la zone, en dehors du Tchad, ce qui « reflète essentiellement le manque d’investissements et le vieillissement des équipements ».

Dans tous les pays, le développement des industries non extractives apparaît modeste, et la baisse de la productivité de l’industrie interpelle

L’augmentation de la productivité observée dans le secteur agricole n’augure cependant pas de transformation dans ce secteur. Selon le rapport, elle résulte moins d’un processus d’intensification que d’« une baisse du nombre de travailleurs dont une partie était sous-employée ».

« Dans tous les pays, le développement des industries non extractives apparaît modeste, et la baisse de la productivité de l’industrie interpelle », résume le rapport. Les changements structurels symptomatiques de l’émergence d’une économie ne sont donc pas encore visibles dans la zone Cemac. Ce qui fait dire au Trésor que  les pays de la zone « semblent loin d’emprunter la voie de l’émergence qui fut celle des pays asiatiques ».

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