Al-Hoceïma : un journaliste condamné à la prison pour « incitation à une manifestation interdite »

Hamid El Mahdaoui a été condamné à trois mois de prison ferme pour avoir « incité » la population à participer à une manifestation interdite par les autorités. Son avocat a interjeté appel.

Hamid El Mahdaoui dirige le site d’information, Badil.info, connu pour ses positions critiques à l’égard du pouvoir. © YouTube/El Mahdaoui Hamid

Hamid El Mahdaoui dirige le site d’information, Badil.info, connu pour ses positions critiques à l’égard du pouvoir. © YouTube/El Mahdaoui Hamid

Publié le 25 juillet 2017 Lecture : 1 minute.

Le journaliste marocain, Hamid El Mahdaoui a été condamné ce mardi 25 juillet à trois mois de prison ferme et à 20.000 dirhams d’amende (1.800 euros) pour « incitation à une manifestation interdite », a indiqué son avocat Mohamed Hadache. Le jugement a été prononcé à 4H30 du matin par le tribunal d’Al-Hoceïma après une séance qui aura duré 15 heures.

Le directeur du site d’information, Badil.info, connu pour ses positions critiques à l’égard du pouvoir, a été arrêté le 20 juillet, avant le début d’une manifestation interdite et réprimée à Al-Hoceïma, épicentre d’un mouvement contestataire qui secoue la région du Rif, dans le nord du royaume.

La condamnation de Hamid El Mahdaoui doit alerter tous les journalistes

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Déplorant « un procès inique », son avocat, Mohamed Hadache, a interjeté appel ce mardi. « La condamnation de Hamid El Mahdaoui doit alerter tous les journalistes qui sont de plus en plus jugés selon le Code pénal et non selon celui la presse », s’alarme l’avocat.

Connu pour son franc parler et ses vidéos populaires diffusées sur Youtube, dans lesquelles il commente en arabe dialectal l’actualité, Hamid El Mahdaoui faisait déjà l’objet de poursuites judiciaires engagées par deux ministres marocains pour « diffamation ».

D’autres journalistes arrêtés

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), association basée à New York, avait appelé, vendredi 21 juillet, à la libération du directeur de Badil et à l’abandon de « toutes les charges » contre lui. Reporters sans frontières (RSF), qui a répertorié sept « journalistes-citoyens et collaborateurs de médias » arrêtés dans la région depuis le début de la contestation il y a neuf mois, a pour sa part dénoncé « l’attitude des autorités marocaines » qui « entravent » la couverture de la contestation dans le Rif, selon l’ONG.

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