RDC : le choix des enquêteurs de l’ONU envoyés dans le Kasaï salué par la Lucha

L’ONU a désigné ce mercredi 26 juillet une équipe de trois experts pour enquêter conjointement avec l’État congolais sur les violences dans la région du Kasaï. Parmi eux, le Sénégalais Bacre Waly Ndiaye, dont le choix a été salué par la Lucha. Spécialiste de la RD Congo, il est aussi l’auteur d’un rapport qui a fait date sur l’implication du régime Habyarimana dans le génocide des Tutsis au Rwanda.

Des soldats de la Monusco en patrouille devant les locaux d’une entreprise dans le village de Bushendo, dans le Nord-Kivu, en RDC, en juin 2016. © Monusco Photos/CC/Flickr

Des soldats de la Monusco en patrouille devant les locaux d’une entreprise dans le village de Bushendo, dans le Nord-Kivu, en RDC, en juin 2016. © Monusco Photos/CC/Flickr

Publié le 26 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

La Lucha salue « un choix judicieux ». « La lueur d’espoir, de vérité et de justice pour les innombrables crimes commis dans notre pays se renforce avec cette désignation », a même écrit le mouvement citoyen congolais sur les réseaux sociaux, saluant ainsi la nomination des trois experts de l’ONU chargés d’enquêter en collaboration avec l’État congolais sur les violations des droits de l’Homme au Kasaï. Sur Facebook, la Lucha publie également les biographies succinctes des trois experts : le Sénégalais Bacre Waly Ndiaye, le Canadien Luc Côté et la Mauritanienne Fatimata M’baye.

Mais c’est la photo de Bacre Waly Ndiaye qui a été choisie pour illustrer ce communiqué de la Lucha. Tout sauf un hasard. L’avocat sénégalais a occupé plusieurs fonctions au Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, à Genève et à New York, de 1998 à 2014. Auparavant, il avait mené de nombreuses enquêtes de terrain pour l’organisation, de 1992 à 1998.

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Bacre Waly Ndiaye, l’avocat enquêteur

Bacre Waly Ndiaye est aussi l’homme qui – sous l’égide de l’ONU et dès 1993 – a publié un rapport sur l’implication des autorités rwandaises dans les massacres à caractère ethnique commis au Rwanda, huit mois avant le déclenchement du génocide des Tutsis. A l’époque rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, il s’était rendu à Kigali en avril 1993 pour réaliser sa propre enquête, suite aux alertes des associations de défense des droits de l’Homme. Son rapport avait été publié en août de la même année.

Outre de nombreuses missions de terrain, notamment en Afrique centrale et de l’Ouest, il a été le directeur du bureau du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à New York de 1998 à 2006. Ensuite, de 2007 à 2008, le Sénégalais a été le représentant spécial adjoint des Nations unies en République démocratique du Congo. Plus récemment, il était notamment intervenu dans les enquêtes au Mali, concernant les violences à Gao, en janvier 2015.

Ces personnes correspondent parfaitement aux critères de compétence, d’indépendance et d’intégrité que nous avions formulés

Son collègue dans cette nouvelle mission, le Canadien Luc Côté, est avocat pénaliste depuis près de 30 ans. Il a été, entre autres, conseiller juridique principal au sein du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) de 1995 à 1999, et il a assuré la coordination de l’exercice de cartographie des Nations Unies en RD Congo de 2008 à 2010.

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Fatimata M’Baye, d’origine mauritanienne, est, quant à elle, vice-présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et siège à ce titre au Conseil de l’Institut de la société civile de l’Afrique de l’Ouest. Elle a notamment participé à la Commission d’enquête internationale sur la Côte d’Ivoire et à la Commission d’enquête sur la République centrafricaine en 2014.

« Les profils de ces personnes correspondent parfaitement aux critères de compétence, d’indépendance et d’intégrité que nous avions formulés dans notre déclaration nºLUCHA/2017023 du 29 juin 2017 », salue la Lucha, sur son mur Facebook.

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