Algérie : qui est Khaoula Blaska, meilleure bachelière en 2017 ?

À 18 ans, elle a eu la note de 19,21 sur 20, la meilleure note en Algérie. Sa volonté : devenir médecin et exercer dans son pays.

Khaoula Blaska, meilleure bachelière algérienne en 2017. © YouTube/Algérie Bladna

Khaoula Blaska, meilleure bachelière algérienne en 2017. © YouTube/Algérie Bladna

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 27 juillet 2017 Lecture : 3 minutes.

C’est l’ambiance des grands jours chez les Blaska, petite famille du nord-est algérien. Les voisins et les journalistes n’arrêtent pas de défiler dans leur maison située dans la commune de Tamaloust à 40 km de la wilaya de Skikda. Mardi 18 juillet, leur fille Khaoula Blaska, 18 ans, a eu la meilleure note au Baccalauréat dans toute le territoire algérien, 19,21 sur 20. C’est la plus grande note de l’Histoire de l’Algérie, rapportent plusieurs médias algériens. La jeune bachelière a dépassé sa compatriote, Kenza Oussalah, qui avait obtenu 19,14 en 2016.

Élève en filière scientifique au lycée Cheneguel Said, à Skikda, la jeune fille voilée ne s’attendait pas à cette réalisation. « Deux jours avant la proclamation des résultats, elle nous avait avoué avoir trouvé l’épreuve de philosophie particulièrement difficile, qu’elle avait dû improviser, et qu’au meilleur des cas, elle allait avoir la note de 17,30 sur 20  », confie son père, Samir Blaska, inspecteur en hygiène alimentaire dans une école de Tamaloust.

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Convoqué d’urgence

Elle savait qu’elle allait avoir une bonne moyenne, mais de là à décrocher le meilleure note en Algérie, jamais l’idée ne lui a traversé l’esprit. Lundi 17 juillet, soit la veille de l’annonce officielle des résultats, le papa de 42 ans, a été convoqué d’urgence chez le délégué de l’Éducation nationale de la wilaya de Skikda. Ce dernier lui annonce avoir reçu un fax de sa hiérarchie lui demandant d’exhorter les parents de l’élève, Khaoula Blaska, à se présenter à Alger pour une cérémonie d’hommage à leur fille, présidée par la ministre Nouria Benghebrit. Fin du message. Le délégué n’avait aucune information sur la note que cette dernière a obtenue.

 Je veux devenir médecin pour pouvoir soigner mes compatriotes

Ce n’est que le lendemain que la famille apprend, via les réseaux sociaux, que Khaoula a décroché le sésame. Sa maman, Zineb, professeur de Chimie dans un collège de la région, remplit la maison de youyous. Les Blaska ont déployé « d’énormes efforts pour permettre à leurs six enfants d’exceller dans leurs études ». Mais Khaoula, l’aînée, a eu droit à quelques privilèges. « Je lui ai aménagé une chambre à elle pour qu’elle se sente bien, acheté un ordinateur, je savais, par la volonté d’Allah, qu’elle allait faire honneur à la famille », témoigne, tout fier, le papa.

Un parcours sans faute

Né dans une famille musulmane pratiquante, Khaoula a reçu ses premiers apprentissages dans la mosquée du quartier. Elle y a appris le Coran et les préceptes de la religion musulmane. À cinq ans et demi, elle intègre l’école primaire et fera un parcours sans faute accumulant les bonnes notes. À la fin de ses études primaires, elle a eu 9 sur 10. Au collège, elle a terminé sa dernière année avec une moyenne 18,94%.

Particulièrement brillante en mathématiques et en langue vivantes, la jeune bachelière souhaite effectuer ses études universitaires à la faculté de médecine de Annaba. « Je suis une citoyenne algérienne, j’ai fait tout mon cursus scolaire en Algérie, je veux devenir médecin pour pouvoir soigner mes compatriotes », a-t-elle assuré à ses parents.

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Les filles aux premières loges

Le mardi 25 juillet, le ministère de l’Éducation nationale algérien a annoncé un taux de réussite de 56,07%, supérieur à celui de 2016 qui avait enregistré un taux de 49,79%. Sur les 340.338 bacheliers de cette année, 65,3% sont des filles. Dans une intervention à la Radio algérienne, la ministre, Nouria Benghebrit, a expliqué que la hausse du taux de réussite est le fait des programmes d’accompagnement assurés par la communauté éducative et aussi parce que 2017 a été une année stable par rapport à la précédente qui a connu de mouvements sociaux.

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