La banque centrale de Tunisie fait pression pour libéraliser le change

La Banque centrale de Tunisie (BCT) assouplit les règles concernant l’utilisation de devises étrangères. Les établissements bancaires ont jusqu’au 31 décembre pour transformer les différents comptes en devises et en dinars convertibles en un unique Compte de personne physique résidente (PPR).

Tunis, le 7 octobre 2015. © Jorge Franganillo/CC/Flickr

Tunis, le 7 octobre 2015. © Jorge Franganillo/CC/Flickr

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Publié le 27 juillet 2017 Lecture : 1 minute.

Ce nouveau compte PPR est censé faciliter et élargir les conditions d’obtention et d’utilisation de devises étrangères pour les Tunisiens ou les étrangers résidents dans le pays. D’après l’annonce faite par la BCT le 24 juillet, les banques n’auront ainsi plus l’obligation d’attendre son autorisation pour effectuer une opération de crédit ou de débit en devises, sauf cas spécifiques.

Selon nos informations, ce compte PPR est la première d’une série de mesures de la BCT, à venir dans les prochaines semaines, dont le but est de réduire les procédures bureaucratiques et de donner plus de libertés aux décideurs économiques, dans les limites de son pouvoir.

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Assouplissement des règles de l’investissement

Les prochaines décisions de la banque centrale devraient concerner un assouplissement des règles de l’investissement. La Banque centrale veut aller le plus loin possible dans la libéralisation pour obliger les législateurs à revoir la loi de change qui interdit notamment à un Tunisien résident d’ouvrir un compte à l’étranger, afin d’éviter une éventuelle fuite des devises.

Ces mesures devraient aider les hommes d’affaires tunisiens du secteur numérique à mieux digérer la décision de Paypal de ne pas s’implanter dans le pays.

Tôt ou tard, il faudra s’attaquer à cette loi de change

« Je n’ai pas encore regardé en détail le compte PPR, mais cela va dans le bon sens. La BCT a bien compris nos besoins. Tôt ou tard, il faudra s’attaquer à cette loi de change », explique Taher Mestiri, représentant de la société civile auprès des autorités sur le dossier PayPal.

Les gouvernants sont réticents à libéraliser le change car la Tunisie connaît une grave pénurie de liquidités. Les avoirs nets en devises au mercredi 26 juillet, s’élevant à 12,4 milliards de dinars, correspondent à 99 jours d’importation, contre 111 jours l’an dernier à la même date.

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