Burkina : mandat d’arrêt international contre François Compaoré dans l’affaire Zongo

La justice burkinabè a lancé un mandat d’arrêt international contre François, le frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en décembre 1998, a appris vendredi l’AFP auprès de l’avocat de la famille Zongo.

François Compaoré, le frère du président Blaise Compaoré, le 30 novembre 2012 à Ouagadougou, au Burkina Faso. © Ahmed Ouaba/AFP

François Compaoré, le frère du président Blaise Compaoré, le 30 novembre 2012 à Ouagadougou, au Burkina Faso. © Ahmed Ouaba/AFP

Publié le 28 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

« Je confirme, le mandat d’arrêt a été lancé le 5 mai 2017 suite aux réquisitions du parquet », a déclaré à l’AFP un des avocats de la famille de Norbert Zongo, Me Bénéwendé Sankara, confirmant une information révélée par un journal d’investigations, Le courrier confidentiel.

M. François Compaoré, un des personnages les plus impopulaires des 27 ans du régime Compaoré, est poursuivi pour « incitation à assassinats », a ajouté l’avocat, précisant qu’ »il y a eu quatre crimes », l’assassinat de Zongo et de trois compagnons.

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Journaliste d’investigation et directeur de publication de l’hebdomadaire L’indépendant, Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été retrouvés morts carbonisés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 dans le sud du Burkina.

L’affaire Zongo et le « petit président »

Auteur de plusieurs enquêtes retentissantes démontrant la mauvaise gouvernance sous le régime du président Compaoré, M. Zongo travaillait au moment de son assassinat sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet et conseiller économique du président Compaoré surnommé le « petit président ».

François Compaoré, personnage très influent du régime déchu, un temps inculpé de « meurtre et recel de cadavre » après la mort de son chauffeur, n’a jamais été inquiété dans le dossier Zongo.

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Il s’est enfui du pays lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et a obtenu en même temps que Blaise Compaoré la nationalité ivoirienne.

« Tout comme pour Blaise Compaoré, aucun n’est au-dessus de la loi, quelle que soit sa nationalité. Si tu as commis un crime, on doit te juger », a estimé Me Sankara, espérant que « la Côte d’Ivoire n’est pas le berceau de l’impunité ».

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« La Côte d’Ivoire ne livre pas ses nationaux, mais elle a l’obligation de coopérer. Donc, je ne me fais pas de soucis quant au respect de ses engagements internationaux par la Côte d’Ivoire ».

Longtemps laissé dans les tiroirs, le dossier Norbert Zongo a été rouvert à la faveur de la chute de M. Compaoré fin octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir.

En décembre 2015, trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré – dissoute après sa tentative de coup d’Etat mi-septembre 2015 – ont été inculpés par la justice.

Le mandat d’arrêt lancé par la justice burkinabè contre Blaise Compaoré et sa présence à Abidjan avaient envenimé les relations entre les deux voisins avant un réchauffement en 2016.

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