Libye : 170 disparus dans un nouveau drame de l’immigration clandestine

Quelque 170 Africains ont disparu en mer vendredi au large des côtes libyennes, dans un nouveau drame de l’immigration clandestine, ayant pour cadre un pays agité par les violences et incapable de contrôler ses côtes.

Une plage libyenne à 60km à l’est de Tripoli. © AFP

Une plage libyenne à 60km à l’est de Tripoli. © AFP

Publié le 23 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Le drame s’est noué à l’aube à une soixantaine de kilomètres de Tripoli où les gardes-côtes libyens, alertés par la population, sont arrivés dans l’après-midi, mais trop tard, pour limiter les pertes en vies humaines. "Nous recherchons 170 passagers africains d’une embarcation de bois qui a sombré en mer en face de la localité de Guarabouli", à 60 km à l’est de Tripoli, a déclaré à l’AFP un agent des gardes-côtes libyens, Abdellatif Mohammed Ibrahim.

"On a retrouvé à quelques encablures de la côte les débris d’une embarcation en bois sur laquelle étaient montés quelque 200 migrants", a-t-il précisé. "On a réussi à sauver 16 personnes et repéré 15 corps qui vont être repêchés mais on continue à rechercher 170 des migrants clandestins qui ont disparu en mer", a encore déclaré cet agent joint par téléphone par l’AFP. "Les clandestins ont apparemment embarqué vers 03H00 du matin mais l’embarcation a vite chaviré", a-t-il dit.

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Les gardes-côtes libyens n’ont engagé dans les recherches qu’un seul patrouilleur, faute de moyens, a expliqué cet agent, précisant que les recherches se poursuivraient samedi. Un photographe de l’AFP arrivé avec les gardes-côtes sur les lieux de ce nouveau drame de l’immigration a indiqué avoir vu parmi les corps celui d’un enfant qui a été repêché, selon des gardes-côtes, alors qu’il portait une bouée de sauvetage.

L’agent des gardes-côtes n’a pas été capable de donner des précisions sur les nationalités exactes des victimes et des survivants. "Il semble qu’il y ait parmi eux des Somaliens et des Erythréens", a-t-il déclaré. Profitant du relâchement de la surveillance des côtes de la Libye, pays plongé dans chaos et où le gouvernement n’exerce qu’une autorité théorique, les passeurs se font nombreux pour proposer aux migrants la traversée de la Méditerranée, notamment en direction de l’Italie.

Le paradis des passeurs

Ces passeurs perçoivent d’importantes sommes des candidats à l’immigration en Europe et les livrent à la mer sur des embarcations de fortune, parfois de simples canoés gonflables. Jeudi, 74 migrants clandestins, partis de Libye pour tenter de rallier l’Italie, ont été secourus par des pêcheurs tunisiens après avoir erré cinq jours en mer.

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Originaires notamment du Bangladesh, du Ghana, du Nigeria, du Togo et du Libéria, ils avaient pris la mer à Tajoura, près de Tripoli, a indiqué à l’AFP Mongi Slim, le responsable régional du Croissant-Rouge. Ils se trouvaient dans un état d’extrême fatigue lorsqu’ils sont arrivés à Zarzis, dans le sud de la Tunisie. Des embarcations de fortune transportant des candidats à l’immigration en Europe partent fréquemment de Libye et un moins de Tunisie.

Fin juillet, plus de 20 migrants sont morts et des dizaines d’autres disparus dans le naufrage d’une embarcation qui a coulé au large de la Libye, selon la marine libyenne. La Libye est un pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers de migrants en grande majorité africains mais aussi venant des zones de conflit au Moyen-Orient. Quelque 150 Syriens ont été arrêtés dimanche en Algérie alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre illégalement en Libye d’où ils comptaient rejoindre l’Europe par la mer, selon un quotidien algérien.

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Des centaines de migrants sont interceptés quotidiennement par les autorités italiennes. Près de 80.000 auraient déjà accosté en Italie cette année et leur nombre devrait largement dépasser en 2014 le record de 63.000 établi en 2011, selon Rome. L’étendue des frontières – plus de 5.000 km de frontières terrestres et environ 2.000 km de frontières maritimes – rend difficiles et coûteux les efforts des autorités libyennes en matière de sauvetage, d’hébergement et de rapatriement des clandestins, d’autant plus qu’elles ne sont déjà pas capables d’assurer la sécurité de leurs propres habitants.

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