Mozambique : le gouvernement et la Renamo signent un cessez-le-feu

Le gouvernement du Mozambique et la Renamo, le principal parti d’opposition, ont signé dimanche un cessez-le-feu. Cet accord ouvre la voie aux négociations et met fin à deux années d’affrontements.

Une arme et des vêtements ayant appartenu à des membres de la rébellion de la Renamo. © AFP

Une arme et des vêtements ayant appartenu à des membres de la rébellion de la Renamo. © AFP

Publié le 25 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement mozambicain et la rébellion de la Renamo ont signé, dimanche 24 août, un cessez-le-feu dans la perspective des élections du 15 octobre. Le cessez-le-feu est effectif depuis 22H00 (20H00 GMT) dimanche.

"Nous sommes entrés dans une nouvelle ère pour le pays, le cessez-le-feu étant un pas important vers une réconciliation nationale et une paix durable", s’est félicité le négociateur en chef de la Renamo, Saimon Macuiane. Il a cependant rappelé que "tous les problèmes n’ont pas été réglés entre les deux camps".

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"Il est nécessaire de commencer une mise en œuvre immédiate de l’accord (…) qui impose une déclaration de fin des hostilités réciproque et simultanée", a déclaré de son côté le négociateur du gouvernement, le ministre de l’Agriculture José Pacheco.

Ancienne guérilla antimarxiste pendant la guerre civile mozambicaine (1977-1992) et devenue principal parti de l’opposition après le retour à la paix, la Renamo avait repris les armes depuis que son chef historique Afonso Dhlakama s’était caché dans la brousse en 2012. Le mouvement, qui a perdu du terrain à chaque élection – de 47% des voix en 1999 à 16% en 2009 -, réclame un meilleur partage du pouvoir et accuse le Frelimo au pouvoir de s’accaparer tout le produit des richesses du pays.

La date des élections maintenue

Des affrontements sporadiques ont opposé depuis bientôt deux ans ses hommes aux forces de l’ordre dans le centre du pays, tandis que des camions, bus et voitures ont été attaqués dans la région sur la principale route nord-sud. Les deux camps étaient parvenus à un accord de principe le 12 août, qui a été scellé dimanche.

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> > Lire aussi : Mozambique : pouvoir et opposition s’entendent sur un accord de paix

Afonso Dhlakama, qui se cache toujours dans les montagnes de Gorongosa, au centre du pays, devrait bientôt sortir pour rencontrer le président Armando Guebuza et parapher solennellement l’accord. "Il est évident qu’il va y avoir une rencontre de haut niveau, symbolique", a relevé Saimon Macuiane.

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L’accord prévoit notamment l’intégration des hommes de la Renamo dans les forces de sécurité nationales, un processus qui doit être supervisé par une force internationale. Afonso Dhlakala pourra d’ici là garder quelques centaines de gardes de sécurité, tandis que la Renamo gardera ses armes. Une amnistie doit également être accordée aux combattants impliqués dans les violences de ces deux dernières années.

"Les négociations doivent maintenant se poursuivre pour définir le statut des ex-hommes de la Renamo dans les forces de l’ordre et régler les questions économiques", a relevé le négociateur de la Renamo. Il a précisé que la date des élections présidentielle et législatives était maintenue au 15 octobre. Afonso Dhlakala doit etre candidat, comme il l’a été – en vain – à tous les scrutins présidentiels depuis 1994. Armando Guebuza ne pouvant pas se représenter, son principal adversaire – et favori – sera le candidat du Frelimo, le ministre de la Défense Filipe Jacinto Nyussi.

> > Lire aussi : Présidentielle mozambicaine : Filipe Nyusi, la marionnette de Guebuza ?

(Avec AFP)

 

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