Robert Beugré Mambé : « Les futurs Usain Bolt et Marie-José Perec étaient aux Jeux de la Francophonie »
Après dix jours de compétition sportive et culturelle, les Jeux de la francophonie ont pris fin dimanche à Abidjan. Le ministre chargé de leur organisation dresse un premier bilan de cette 8e édition.
Feu d’artifice et échange de drapeau : les Jeux de la francophonie se sont terminé dimanche 30 juillet à Abidjan. Dans le stade Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire a ainsi passé la main au Nouveau Brunswick, une des provinces canadiennes, chargée d’organiser la prochaine édition, en 2021. Pendant dix jours, près de 4000 participants représentants 53 pays se sont affrontés à travers des compétitions sportives et culturelles.
Le programme varié a attiré de nombreux spectateurs venus découvrir tant la lutte africaine, le football ou le basket que la jonglerie, les marionnettes ou les contes. Au tableau des médailles, la France termine première avec 49 breloques dont 22 en or, le Maroc deuxième (42 médailles, 13 en or), le Canada troisième (36 médailles, 13 en or). Le Sénégal, meilleure nation d’Afrique sub-saharienne, arrive quatrième (27 médailles, 10 en or), la Côte d’Ivoire est sixième (19 médailles, 6 en or).
Pour le pays hôte, l’enjeu était de taille alors que de nombreuses menaces sécuritaires planaient sur l’organisation de cet évènement. Outre le risque terroriste, la Côte d’Ivoire pouvait craindre de nouvelles violences militaires. Trois mutineries ont secoué le pays depuis le début de l’année et l’école de police a été attaquée à la veille de l’ouverture de la compétition. Au lendemain de leur clôture, Robert Beugré Mambé, ministre chargé des Jeux de la Francophonie dresse le bilan de cette 8e édition.
Jeune Afrique : Après dix jours de compétition, les Jeux de la francophonie se sont achevé dimanche 30 juillet à Abidjan. Quel premier bilan tirez-vous ?
Robert Beugré Mambé : Le premier bilan, c’est celui de la mobilisation. Partout, nous avons vu beaucoup de monde, tant dans les gradins pour le sport, qu’autour des scènes pour les spectacles et les compétitions culturelles. Ces jeux ont été une occasion unique pour la jeunesse francophone de tisser des liens d’amitié, de fraternité et de solidarité. C’est d’une grande richesse et cela dessine de belles perspectives pour les relations entre la Côte d’Ivoire et les autres nations francophones.
Ces jeux ont été un succès populaire mais il reste un rendez-vous de seconde zone pour les sportifs. Les plus grandes stars francophones n’étaient pas là. Le regrettez-vous ?
Pas du tout. Regardez le jeune Ivoirien qui a été deuxième au 100 mètres et au 200 mètres [Arthur Gué Cissé], il a émerveillé le public et ça lui a donné envie de s’inscrire dans la lignée des grands athlètes. Les futurs Usain Bolt, les futures Marie-José Perec étaient là. Il n’y a peut-être pas les meilleurs d’aujourd’hui, mais il y a ceux de demain.
Jamais un événement d’un telle ampleur n’avait été organisé en Côte d’Ivoire depuis la fin de la décennie de crise. Le pays souhaitait-il ainsi lancer un signal ?
Oui, c’est un signal que le président de la République a voulu envoyer à la communauté internationale pour dire que la Côte d’Ivoire est de retour. La page de la crise est tournée, tant dans les cœurs que dans les intelligences. Nous avons ainsi voulu montrer aux investisseurs qu’ils doivent venir en Côte d’Ivoire. Après ces Jeux, il y aura la Coupe d’Afrique des Nations en 2021. Mais avant, les réunions de gouvernement et d’investisseurs vont s’enchaîner en Côte d’Ivoire. Il y en aura six ou sept d’ici à la fin de l’année.
La Côte d’Ivoire a connu plusieurs mutineries ces derniers mois et à la veille de la compétition, des coups de feu ont été entendus en plein cœur d’Abidjan. Le plus grand défi pour ces Jeux était-il sécuritaire ?
Le plus grand défi, c’était de débuter ces Jeux. Ils ont commencé comme prévu, c’est ce qui est important. Il faut savoir que la Côte d’Ivoire saura toujours relever les défis sécuritaires.
Avez-vous eu peur que des incidents menacent la tenue de ces Jeux de la francophonie ?
On doit toujours rester prudent et vigilant. On ne peut jamais être certain à 1000%, il y a toujours une incertitude. On la gère en faisant confiance à ses amis, à son self-control et à la Providence.
Combien ces Jeux de la francophonie ont-ils coûté à la Côte d’Ivoire ?
Cela sera rendu public bientôt, dès que nous aurons présenté le bilan au Président et au Premier ministre. Mais nous avons tous les détails, par chantiers, par chapitres, cela sera mis à la disposition de tous.
Aucun chiffre n’a pour l’instant été dévoilé. Est-ce par peur des polémiques, alors que la Côte d’Ivoire traverse une période de grogne sociale ?
Il n’y a aucune polémique, ces chiffres seront rendus publics dans les jours qui viennent.
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