Cameroun : pour l’ONU, la détention de l’ex-patron de la Camair Yves Michel Fotso n’est pas arbitraire
Un groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire s’est penché sur le cas de l’homme d’affaires camerounais Yves Michel Fotso. Dans son avis, rendu le 28 juillet 2017, il estime que l’incarcération depuis 2010 de l’ancien patron de la Camair, l’ex-compagnie aérienne publique du pays, ne relève pas d’un cas de détention arbitraire.
« Le Groupe de travail estime […] qu’il ne s’agit pas, en l’espèce d’un cas de détention arbitraire », ont pointé en conclusion de leur avis les experts onusiens. Un nouveau coup dur pour Yves Michel Fotso après ses condamnations successives à 25 ans de prison et à la perpétuité.
Homme d’affaires richissime, Yves Michel Fotso est poursuivi dans une myriade d’affaires de corruption, liées à sa gestion de la Camair entre juin 2000 et novembre 2003. En 2016, le Tribunal criminel spécial (TCS) l’a condamné à la prison à perpétuité. En cause : sa responsabilité dans le détournement de 32,4 milliards de F CFA, soit environ 49 millions d’euros, lorsqu’il était à la tête de la compagnie aérienne.
L’affaire du BBJ-2
Une lourde condamnation, qui s’ajoute à celle de 25 ans de prison ferme prononcée à son encontre en septembre 2012. Les juges le poursuivaient alors dans l’affaire du BBJ-2, à savoir l’achat inabouti d’un avion présidentiel pour un montant de 29 millions de dollars. De même que l’ancien ministre d’État Marafa Hamidou Yaya, Yves Michel Fotso est accusé d’avoir détourné l’argent à son profit.
Depuis son arrestation le 1er décembre 2010, Yves Michel Fotso a multiplié les procédures pour obtenir sa libération et faire reconnaître auprès de l’ONU le caractère arbitraire de sa détention. « La défense a notamment mis en exergue les délais de traitement excessifs dans l’affaire du détournement de 32,4 milliards de F CFA, précise au téléphone Roland Adjovi, l’un des experts du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire. Or il était déjà en prison pour une peine de 25 ans. Difficile de dire, dans ces conditions, qu’il s’agit d’une violation majeure de ses droits ».
Ainsi, les experts du Groupe, qui devaient seulement s’exprimer sur la forme, ont finalement estimé que l’homme d’affaires avait joui d’un procès équitable.
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