Centrafrique : Mahamat Kamoun a formé son gouvernement
Quelques heures après le discours à la nation de la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, au cours duquel elle a confirmé Mahamat Kamoun au poste de Premier ministre, celui-ci a annoncé vendredi avoir formé la nouvelle équipe gouvernementale.
Mise à jour le 22/08/2014 à 18 heures.
Malgré les critiques, Catherine Samba-Panza n’a pas fléchi. Au lendemain de son retour de Luanda où elle a rencontré les autorités angolaises, la présidente de la transition a confirmé, le 22 août, son choix de nommer Mahamat Kamoun pour former un "gouvernement élargi" en Centrafrique, lors d’un discours à la nation prononcé en sango. Elle avait demandé au nouveau Premier ministre de rendre public son équipe gouvernementale au plus tard dans la soirée.
Dans la foulée, Mahamat Kamoun est passé sur les ondes de la radio nationale pour annoncer le nouveau gouvernement. Celui-ci est composé d’une trentaine de ministres dont deux portefeuilles d’État occupés par Marie Noëlle Ande Koyara (Travaux publics) et Aristide Sokambi (Défense nationale). Contacté par Jeune Afrique, ce dernier s’est réjoui "de voir le gouvernement tant attendu par les Centrafricains être enfin mis en place", espérant que cela mette fin aux "supputations diverses" et au "blocage". "Il est temps de se mettre au travail pour le retour de la paix dans le pays", a-t-il ajouté.
>> Lire aussi : cinq choses à savoir sur Mahamat Kamoun, le nouveau Premier ministre
Fin du blocage ?
Pourtant, à en croire des sources diplomatiques centrafricaines à Paris, jusqu’à la dernière minute, "il n’était pas exclu de voir la présidente Catherine Samba-Panza nommer un autre homme afin de mettre fin au blocage". Des tractations étaient engagées avec le Conseil national de transition pour trouver la "solution la plus adaptée". D’autant que le président du Conseil, Alexandre Ferdinand Nguendet, avait pris tout le monde de court, le 18 août, en demandant de "sursoir" à la mise en place du nouveau gouvernement. Une déclaration faite à Brazzaville à l’issue d’un entretien de deux heures avec le président congolais, Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine.
Depuis sa nomination le 10 août au poste de Premier ministre, Mahamat Kamoun était au cœur d’une virulente polémique en Centrafrique. Beaucoup, surtout dans l’ancienne coalition Séléka, estimaient que "son choix [n’était] pas consensuel". Au final, trois ministères ont été attribués à des memebres membres de l’ancienne rébellion : il s’agit de Mahamat Tahib Yacoub (Élevage), Arnaud Djoubaye Abazène (Transports), et Abdallah Kadre Hassane (Postes et Télécommunications).
Douze ministre reconduits
Les milices anti-balaka n’ont pas été oubliées. Un de ses dirigeants, Jacob Désiré Ngaya, a été nommé ministre délégué aux Finances. Il en est de même d’Armel Ningatoloum Sayo, commandant du mouvement Révolution et justice (rébellion armée active dans le Nord-Ouest), qui hérite du ministère de la Jeunesse et des sports.
Il faut noter également que 12 membres de l’ancien gouvernement démissionnaire ont été maintenus dans la nouvelle équipe. Sept d’eux ont gardé leur portefeuille. Il s’agit de Toussaint-Kongo Doudou (Affaires étrangères), Abdallah Kadre Hassane (Postes et Télécommunications), Marie-Florence Limbio (Économie), Éloi Anguimate (Fonction publique), Gisèle Bedan (Éducation nationale), Gertrude Zouka (Commerce) et Marguerite Samba (Santé).
Sur un total de 31 membres du gouvernement (2 ministres d’État, 27 ministres et 2 ministres délégués), ils ne sont que 17 à faire leur entrée. C’est le cas du général de gendarmerie Thierry-Marie Métinkoué, nommé ministre à la Sécurité.
__________
Par Trésor Kibangula
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...