Mort de l’évêque Bala au Cameroun : « Jean ne pouvait pas se noyer », réaffirme Mgr Akonga Essomba dans son homélie
Alors que Mgr Jean-Marie Benoît Bala doit être inhumé ce jeudi à Bafia, au Cameroun, un vibrant hommage lui a été rendu la veille à Yaoundé. Monseigneur Joseph Akonga Essomba, dans une homélie très remarquée, a une nouvelle fois évoqué la thèse de l’assassinat, que réfute pour le moment la justice camerounaise.
La cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé n’a pas suffi, mercredi 2 août, pour accueillir tous les fidèles ayant souhaité assister à la messe consécutive à la mise en bière de Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala, décédé dans des circonstances troubles au début du mois de juin. Alors que l’évêque, dont le corps a été repêché le 2 juin dans le fleuve Sanaga, sera inhumé en son diocèse de Bafia jeudi 3 août, chacun a souhaité lui rendre un dernier hommage.
Monseigneur Joseph Akonga Essomba a notamment prononcé une vibrante homélie, dans laquelle il n’a pas hésité à étriller une nouvelle fois la thèse du suicide, que privilégient pour le moment les autorités judiciaires camerounaises. Acclamé par la foule, convaincue comme lui que Mgr Bala a été assassiné, le prélat a rappelé que le défunt était « un excellent nageur ». « Jean ne pouvait pas se noyer. »
« Je suis obligé de poser la question suivante : qui tue les prêtres dans ce pays ? », a encore lancé Monseigneur Joseph Akonga Essomba, devant l’assistance au sein de laquelle se trouvait Laurent Esso, ministre de la Justice et représentant du chef de l’État Paul Biya. « Je m’adresse à ceux qui, tapis dans l’ombre, font du mal. En quoi est-ce que l’Église catholique vous gêne ? », a-t-il encore poursuivi.
Les évêques convaincus de l’assassinat
Dans un communiqué de presse paru le 4 juillet, le procureur de la République près la Cour d’appel du centre avait pourtant estimé que « la noyade [était] la cause la plus probable du décès de l’évêque ». Sa déclaration s’appuyait notamment sur une autopsie faite par des médecins légistes mandatés par Interpol. Mais les conclusions de cet examen sont aujourd’hui encore rejetées par les évêques camerounais.
Ceux-ci expliquent notamment que le corps qu’ils ont vu et reconnu au bord de la Sanaga et à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé « portait des marques de violence », laissant croire que l’évêque aurait été assassiné. La Conférence des évêques du Cameroun a d’ailleurs annoncé lundi 17 juillet vouloir se constituer « partie civile » et envisager « de porter plainte contre X pour l’assassinat de Mgr Jean-Marie Benoît Bala ».
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