Burkina : 34 ans après, « les idéaux défendus par Thomas Sankara restent intacts »

Le Burkina commémore ce vendredi 4 août le 34e anniversaire de la Révolution d’août 1983, portée par le capitaine Thomas Sankara. Alors que le Comité international du mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) met les bouchées doubles pour mettre sur pied un coûteux projet de mémorial , JA interroge l’héritage légué par le Père de la Révolution burkinabè.

Thomas Sankara, président du Conseil national de la révolution (CNR), en mars 1986 à Bobo-Dioulasso. © Fabrice GUYOT / Archives JA

Thomas Sankara, président du Conseil national de la révolution (CNR), en mars 1986 à Bobo-Dioulasso. © Fabrice GUYOT / Archives JA

Publié le 3 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Thomas Sankara continue de fasciner la jeunesse africaine, près de 30 ans après son assassinat, le 15 octobre 1987. Arrivé au pouvoir le 4 août 1983, le jeune capitaine révolutionnaire aura marqué son époque. Entre ses discours poignants à la tribune des Nations Unies et de l’Organisation de l’unité africaine − l’actuelle Union Africaine −, et ses prises de position en faveur des peuples opprimés tels que les Noirs sud africains, le leader burkinabè était sur tous les fronts. Mais, trente ans après sa mort brutale, que reste-t-il aujourd’hui de son combat ?

« Les plus jeunes s’identifient à Sankara »

« Au-delà des acquis économiques et sociaux, j’en retiens qu’elle a formaté un homme nouveau. La Révolution a transformé les mentalités comme Sankara lui-même le prônait par ces mots : Osons inventer l’avenir », commente le leader sankariste, Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Il poursuit : « Les idéaux défendus par Sankara restent intacts. Je me rends compte que ceux qui disaient qu’il était en avance sur son temps ont aujourd’hui raison, car de nombreux Africains se réclament de l’homme. Si 34 ans après, les plus jeunes s’identifient à Sankara, c’est qu’il reste un homme politique contemporain ».

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Parmi les grands succès économiques de la Révolution, nombre d’analystes citent à loisir le chantier de la Bataille du rail, qui a permis de poser près de 100 km de rames jusqu’à Kaya sur le chemin de fer Abidjan-Niamey. « Je dirais que cette bataille a été le premier test grandeur nature porté par Sankara pour mobiliser le peuple burkinabè comme un seul homme derrière un projet », souligne pour sa part le colonel Bernard Sanou, president du CIM-TS, et ami du capitaine révolutionnaire

Un mémorial pour raviver le souvenir de l’homme

Le CIM-TS travaille activement à la réalisation d’un mémorial qui sera érigé dans l’enceinte du Conseil de l’entente. Tout un symbole car c’est là où Thomas Sankara et ses douze compagnons d’infortune furent assassinés le 15 octobre 1987. « Par ce mémorial, nous voulons dépasser les clivages politiques et partisans pour promouvoir la société nouvelle prônée par Sankara. Ça sera un lieu de souvenirs et de recueillement », tient à préciser Bernard Sanou. « Le mémorial est une reconnaissance politique et populaire de l’oeuvre du président Sankara », salue pour sa part Me Bénéwendé Stanislas Sankara.

Fin juin, des tombes avaient été découvertes lors de relevés topographiques effectués au Conseil de l’entente. Et début juillet, le juge d’instruction François Yaméogo, chargé de l’enquête sur l’assassinat du président, a ouvert une information judiciaire. Selon Bernard Sanou, néanmoins, les plans architecturaux du projet estimé à près de 15 milliards de francs CFA sont en cours d’élaboration.

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