Gaza : ce que le Sud-Africain Desmond Tutu a dit à Israël

L’archevêque sud-africain Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix en 1984, appuie sa plume là où ça fait mal. Pourfendeur de la guerre à Gaza, il a signé une tribune dans le quotidien israélien « Haaretz » dans laquelle il prône l’engagement pacifique contre la politique israélienne, notamment par le biais d’un boycott mondial de l’État hébreu.

Desmond Tutu, frère de lutte de Mandela. © AFP

Desmond Tutu, frère de lutte de Mandela. © AFP

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Publié le 21 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Dans une tribune publiée le 14 août dans le quotidien israélien Haaretz, intitulée "Ma requête au peuple israélien : libérez-vous en libérant la Palestine", Desmond Tutu, chantre de la pensée anti-apartheid, condamne vivement les "ripostes brutales et disproportionnées" d’Israël aux tirs de roquettes du Hamas. Utopiste, il imagine toutefois une issue positive au conflit israélo-palestinien, si tant est que la société civile se mobilise pour isoler Israël. Extraits.

  • Il faut avoir recours aux "outils non violents : boycott, sanctions et retraits des investissements"

"Inversez le cours de la violence et de la haine en vous joignant au mouvement non violent pour la justice", écrit-il. L’archevêque est persuadé qu’une solution militaire ne peut résoudre le conflit. Il en appelle au boycott d’Israël, à son "isolement temporaire". Il exhorte les citoyens du monde à "se dissocier activement (…) de la conception et de la construction d’infrastructures visant à perpétuer l’injustice, notamment à travers le mur de séparation, les terminaux de sécurité, les points de contrôle et la construction de colonies construites en territoire palestinien occupé."

  • "La responsabilité de négocier une solution durable à la crise en Terre Sainte repose sur la société civile et sur les peuples d’Israël et de Palestine"
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L’archevêque sud-africain considère que les dirigeants ne sont plus capables de trouver une solution durable à ce conflit et que l’impulsion doit venir de la société civile. Il salue l’ampleur du mouvement de protestation contre la guerre à Gaza qui a rassemblé des citoyens du monde entier, de New York à Cape Town, en passant par New Delhi. "Quand les gens s’unissent pour accomplir une cause juste, ils sont invincibles", écrit-il.

  • "Nous, Sud-Africains, connaissons la violence et la haine. (…) Cela fait partie de nos racines et de notre vécu."

Desmond Tutu perçoit dans les rassemblements en faveur de la justice en Israël et en Palestine aux quatre coins de la planète le pendant contemporain des manifestations anti-apartheid des années 1980. Déjà, en 1997, lors de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, Nelson Mandela avait lié la cause palestinienne aux mouvements de lutte contre l’apartheid. Il en avait fait un combat commun : celui pour la liberté d’un peuple. "Nous savons bien que notre liberté [celle des Sud-Africains] est incomplète sans la liberté des Palestiniens", avait-il alors déclaré. L’archevêque sud-africain rappelle que la logique de violence qui existait en Afrique du sud à l’ère du régime ségrégationniste s’est dissipée, notamment grâce à une "solution pacifique" qu’il espère voir émerger dans le conflit israélo-palestinien.

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Emeline Wuilbercq

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