« L’humanité est fière de James » : hommage à James Foley, assassiné par l’État islamique

Alors que les parents de James Foley se sont exprimés, parlant de fierté, sur l’assassinat de leur fils par des jihadistes de l’État islamique (EI), les réactions se sont multipliées à travers le monde.

James Foley en 2012. © AFP

James Foley en 2012. © AFP

Publié le 21 août 2014 Lecture : 4 minutes.

L’assassinat de James Foley par des jihadistes de l’État islamique a ému le monde entier, notamment parce que les images insoutenables n’ont pas manqué de faire le tour de la planète. Sa famille a en particulier fait part de sa fierté au sujet de son combat pour l’information, tandis que nombre de chefs d’État ont tenu à s’exprimer sur le sujet. Enfin, dans toutes les rédactions, la mort atroce d’un confrère, une de plus, a profondément choqué. Revue de commentaires.

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Mort en "martyr pour la liberté", selon sa famille

Pour les parents de James Foley leur fils est mort "en martyr pour la liberté". "C’était sa passion. Il n’était pas fou. Il était motivé par ce qu’il pensait qu’il était de son devoir de faire", a déclaré son père. "Nous implorons les ravisseurs d’épargner la vie des autres otages", a ajouté sa mère.

Réactions diplomatiques 

Barack Obama a appelé la communauté internationale à se mobiliser au Proche-Orient. Dans son discours il a dénoncé l’État islamique (EI) comme "un cancer" qui "n’a pas sa place au XXIe siècle". "L’EI ne parle au nom d’aucune religion. Aucune religion ne dit de massacrer des innocents. Leur idéologie est creuse", a déclaré le président américain. Il a promis de poursuivre son combat contre l’EI, ajoutant : "Quand des Américains sont visés quelque part, nous faisons ce qui est nécessaire pour que justice soit faite".

Ce groupe terroriste n’a rien d’autre à offrir que la cruauté et le fanatisme.

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Le Premier ministre britannique David Cameron a interrompu ses vacances à l’annonce de la mort du journaliste américain et les autorités britanniques cherchent à connaitre l’identité du bourreau de James Foley, qui s’exprimait avec un fort accent britannique.

François Hollande s’est dit "révolté" et a dénoncé "la barbarie du crime". Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a quant à lui déclaré que la France est "plus que jamais (…) engagée en faveur du droit des journalistes à travailler en sécurité".

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Le porte-parole d’Angela Merkel, Steffen Seibert, a déclaré que la vidéo de l’assassinat de James Foley "montre que ce groupe terroriste n’a rien d’autre à offrir que la cruauté et le fanatisme".

Le ministre des affaires étrangères irakien Hoshiyar Zebari a, selon le quotidien britannique "Mirror", exhorté la communauté internationale à revenir en Irak combattre l’EI, qu’il qualifie de "sauvage". Il a ajouté que le groupe jihadiste était un danger pour le monde et pas uniquement pour les groupes ethniques minoritaires en Irak.

Émotion parmi les journalistes

Les réactions et témoignages de journalistes – ayant connu ou non James Foley – se sont multipliés afin de lui rendre hommage.

Son collègue et ami, le journaliste Matthew Van Dyke, s’est exprimé à la BBC : "C’est juste horrible. Je suis toujours en train d’essayer d’assimiler ce qui est arrivé. Cela ressemble à un cauchemar […] Il a été en Syrie également [tout comme Matthew Van Dyke, ndlr]. Il était un vrai professionnel. Il connaissait les risques mais il croyait en ce qu’il faisait. Il le faisait bien et était très respecté des journalistes pour son travail".

Il est mort comme je l’ai connu : dans une grande dignité.

Les journalistes Didier François et Nicolas Hénin, anciens otages en Syrie, ont fait une partie leur captivité aux côtés de James Foley. Didier François a évoqué le "courage" de ce dernier sur Europe 1 et Nicolas Hénin a parlé lors d’un entretien pour L’Express d’un "garçon d’une très grande bravoure, d’un grand courage, qui n’a pas eu de chance". "Il est mort comme je l’ai connu : dans une grande dignité", a-t-il ajouté.

Le directeur général de Reporters Sans Frontières (RSF), Christophe Deloire, a pour sa part rappelé qu’il reste "plus de sept journalistes étrangers aux mains des groupes islamistes en Syrie". A propos de l’exécution de James Foley il a déclaré qu’il s’agissait d’une "version extrême, sanglante, la plus abominable que l’on puisse concevoir de l’industrie de la prise d’otages".

Sur Twitter, le journaliste Yair Rosenberg a appelé à se souvenir de James Foley "comme il a vécu et non comme il est mort" :

L’auteur et journaliste pour le Time Magazine Michael Grunwald lui a également rendu hommage :

Le présentateur de "Channel 4" Krishnan Guru-Murthy a quant à lui appelé à ne pas regarder ni diffuser la vidéo de la décapitation de James Foley :

Hommage des activistes syriens

Des activistes syriens opposés à Bachar el-Assad dans le nord-ouest de la Syrie ont rendu hommage à James Foley en posant sur Twitter avec une bannière sur laquelle il est inscrit : "La volonté de James Foley de démasquer Assad et l’EIIL l’ont poussé au sacrifice de son sang pour éclairer la vague vision d’Obama. L’humanité est fière de James".
 

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