Sénégal : à Dakar, ces quais qui ne dorment jamais

En activité 24 heures sur 24, le Terminal à conteneurs de Dakar, géré par DP World, s’est considérablement modernisé. Il traite un volume de marchandises toujours plus important. Objectif : rattraper ses rivaux régionaux.

Sur le port de Dakar, en 2014 © Sylvain Cherkaoui/Pour J.A.

Sur le port de Dakar, en 2014 © Sylvain Cherkaoui/Pour J.A.

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Publié le 9 décembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Dakar: hôte du 3ème sommet de la Francophonie. © Jeff Attaway/flickr
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Dakar, dans tous ses états

Vingt-cinq ans après le premier sommet africain de l’OIF, la planète francophone va retrouver la métropole sénégalaise, les 29 et 30 novembre 2014. Avec ses 3 millions d’habitants, la ville la plus à l’ouest du continent a bien changé. Côté politique, côté business, comme côté loisirs.

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C’est un univers gigantesque dans lequel on se sent tout petit. Entre les énormes navires porte-conteneurs amarrés au quai et les immenses portiques fixes et mobiles assurant le chargement ou le déchargement, tout sur le site du Terminal à conteneurs (TAC) du Port autonome de Dakar (PAD) paraît surdimensionné. Mais cet excès apparent n’empêche pourtant pas la précision.

« Auparavant, le temps d’attente moyen des navires était de quinze heures. Il a désormais été ramené à zéro », souligne Assane Dia, ingénieur responsable – entre autres – de la sécurité chez DP World Dakar, l’opérateur du terminal. Grâce au logiciel Navis, qui assure la gestion en temps réel des conteneurs, le planning de la prise en charge des navires est réglé à la minute près, et les opérateurs placés en haut des portiques savent très précisément quels conteneurs décharger, et dans quel ordre, sur les poids lourds qui se relaient quelques dizaines de mètres plus bas. « Le temps de transit d’un camion, entre le moment où il pénètre sur le site et celui où il en ressort, ne dépasse plus les trente minutes », ajoute Assane Dia.

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Savoir-faire

DP World, qui a débuté son activité en 2008, est aujourd’hui le troisième opérateur portuaire à l’échelle mondiale, avec plus de 50 terminaux. Il a ainsi importé son savoir-faire au Sénégal, avec pour priorité d’optimiser le rendement du TAC. Dans un pays où il est courant de prendre des libertés avec les règlements, la rigueur, observée dès l’entrée du terminal, offre un contraste saisissant.

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Accès strictement contrôlé afin de protéger l’intégrité des conteneurs et de dissuader toute infiltration sur le site et dans les cales des navires (trafics divers, clandestins…) ; enregistrement par badge pour franchir la moindre porte ; obligation de porter des chaussures de protection pour fouler les terre-pleins ; voies de circulation réglementées… Et les résultats sont tangibles. « Aucun décès lié à un accident du travail n’a été déploré sur le TAC depuis 2006, et plusieurs certifications internationales lui ont été décernées ces dernières années », se félicite Assane Dia.

Nombreux investissements

Avec sa capacité de 620 000 EVP (équivalent vingt pieds), le terminal ne dort jamais. Les équipes de manutention de DP World s’y relaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Conformément au contrat de concession (d’une durée de vingt-cinq ans), l’opérateur a réalisé de nombreux investissements qui lui ont permis d’optimiser le volume de marchandises traitées chaque année : soit 366 193 boîtes en 2013, en hausse de 34 % par rapport à 2008. Prochaine étape prévue dans le contrat, la réalisation du projet « Port du futur ». Construit sur un site encore non exploité du PAD, le nouveau terminal devrait être livré d’ici à 2020. Avec une capacité prévue de 1,5 million d’EVP par an.

Un concurrent nommé Abidjan

Le port d’Abidjan domine le secteur le long de la côte ouest-africaine, devant le port ghanéen de Tema et celui de Dakar. « La principale concurrence se joue entre les Sénégalais et les Ivoiriens, notamment pour la desserte intérieure, en particulier le marché malien », précise Codjo Fulgence Deguenonvo, le directeur commercial de DP World. Pour la capitale sénégalaise, l’enjeu de ces prochaines années sera de capter les volumes de conteneurs en transbordement (déchargés dans un port secondaire avant d’être rechargés vers leur destination finale). La part des marchandises acheminées dans le port de Dakar et destinées au marché local reste en effet très minoritaire, puisqu’elle représente moins de 5 % des volumes qu’il traite chaque année.

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