Un responsable de l’ONU parle de « signes avant-coureurs de génocide » en Centrafrique

Un haut responsable de l’ONU a réclamé lundi davantage de militaires et de policiers pour l’opération de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique (Minusca).

Des Casques bleus de la Minusca, à Bangui, en Centrafrique © Andrew Medichini/AP/SIPA

Des Casques bleus de la Minusca, à Bangui, en Centrafrique © Andrew Medichini/AP/SIPA

Publié le 8 août 2017 Lecture : 2 minutes.

« Les signes avant-coureurs de génocide sont là », a déclaré lundi 7 août Stephen O’Brien secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, en rendant compte lors d’une réunion au siège new-yorkais de récents voyages menés en Centrafrique et en République démocratique du Congo.

Selon lui, il est temps d’augmenter le nombre de militaires et de policiers de la Minusca, la mission de paix conduite par l’ONU en Centrafrique, afin qu’elle soit en adéquation avec son mandat de protection des civils. « Nous devons agir maintenant, ne pas réduire l’effort de l’ONU et prier pour ne pas avoir à vivre en le regrettant », a ajouté dans sa déclaration secrétaire général adjoint de l’ONU.

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Le responsable britannique a précisé qu’il avait été horrifié lors d’une visite dans une église catholique de Bangassou, dans le sud du pays, où 2 000 musulmans ont trouvé refuge il y a trois mois et qui sont toujours encerclés par des combattants chrétiens menaçant de les tuer. « Les risques sont extrêmement hauts et nous devons nous concentrer » sur ce sujet « pour décider si nous les relogeons sur un autre site ou non », s’est-il écrié.

Ce n’est pas le premier cri d’alarme

La semaine dernière, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de paix, le Français Jean-Pierre Lacroix, avait indiqué qu’il envisageait de demander au Conseil de sécurité de doter la Minusca davantage de troupes.

Les Nations unies ont déployé quelque 12 500 militaires et policiers en Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants, pour aider à protéger les civils et soutenir le gouvernement du président Faustin-Archange Touadera, élu l’an dernier. Mais le pays peine à se relever d’un conflit entre groupes armés Séléka prétendant défendre la minorité musulmane, et anti-Balaka majoritairement chrétiens.

Neuf Casques bleus, dont plusieurs marocains, ont été tués depuis mai dans la région de Bangassou, à la frontière avec la République démocratique du Congo.

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Besoin urgent d’une aide humanitaire

La Centrafrique compte aujourd’hui un demi-million de réfugiés. « Une rechute dans une crise humanitaire de grande ampleur est imminente », a martelé Stephen O’Brien avant d’ajouter que « la moitié de la population a besoin d’une aide alimentaire pour survivre ».

Les Nations unies ont reçu jusqu’à présent seulement 24% des 497 millions de dollars réclamés lors d’un appel à l’aide humanitaire cette année pour la Centrafrique.

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