Ebola : Ellen Johnson-Sirleaf décrète le couvre-feu au Liberia
La présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, a décrété mardi un couvre-feu général à partir de mercredi soir et la mise en quarantaine de deux quartiers urbains, dont un dans la capitale, Monrovia. Le coordinateur de l’ONU pour Ebola est attendu prochainement dans les pays les plus touchés par l’épidémie.
Pour lutter contre la progression inexorable de l’épidémie d’Ebola, la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf a décrété, mardi 19 août, un couvre-feu général qui prendra effet à compter du mercredi 20 août, de 21H00 à 06H00 du matin (locales et GMT). Dans un discours radio-télévisé, elle a également ordonné "la fermeture de tous les centres de loisirs, et [celle] de tous les vidéo-clubs à partir de 18H00".
La présidente a déploré de n’avoir pas réussi, malgré des efforts accrus et l’adoption de mesures de plus en plus draconiennes, à "maîtriser la maladie à cause de déni persistant, de pratiques funéraires traditionnelles, et du non-respect de l’avis des personnels de santé et des mises en garde du gouvernement".
Ellen Johnson-Sirleaf a également décrété la mise en quarantaine de la banlieue de Monrovia où des jeunes ont attaqué un centre d’isolement, pillant des objets potentiellement contaminés, et provoquant la fuite de 17 malades, retrouvés depuis, ainsi que d’un quartier de Kakata, au sud de la capitale. "Les quartiers de West Point à Monrovia et de Dolo Town à Margibi [comté dont la capitale est Kakata, NDLR] sont placés en quarantaine et sous surveillance sécuritaire. Cela signifie qu’il n’y aura pas de déplacement vers et hors de ces zones", a-t-elle précisé.
7 500 Casques bleus prévus au Liberia
Le coordinateur de l’ONU pour Ebola, le docteur David Nabarro, a annoncé mardi qu’il se rendrait dans la semaine au Liberia et en Sierra Leone, ainsi que dans les deux autres touchés, la Guinée et le Nigeria. Il a annoncé son intention de mobiliser 7 500 Casques bleus au Liberia dans la lutte contre la maladie.
En premier lieu, David Nabarro se rendra à Dakar mercredi soir avant d’aller successivement à Monrovia, Freetown, Conakry et Abuja, accompagné par Keiji Fukuda, un responsable de l’OMS, afin de "revitaliser le secteur de la santé" dans ces pays, mis à rude épreuve par l’épidémie.
Le Liberia, qui compte pour 53 des 84 nouveaux morts et 48 des 113 cas supplémentaires, souffre d’une accumulation de circonstances défavorables, a expliqué Cyprien Fabre, responsable du bureau d’aide humanitaire de l’UE (Echo) pour l’Afrique de l’Ouest.
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Un nombre dérisoire de médecins
Il a ainsi cité la propagation de l’épidémie dans les zones densément peuplées autour de la capitale, outre les provinces avoisinantes du nord du pays, limitrophes de la Sierra Leone et de la Guinée, ainsi que "le nombre de médecins ridicule par rapport à la population" (0,1 pour 10 000 habitants, contre 2,6 en moyenne en Afrique, selon l’OMS).
A contrario, l’OMS a discerné quelques lueurs d’espoir en Guinée, d’où est partie l’épidémie, avec certaines mesures "efficaces" ainsi qu’au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, relevant "une seule chaîne de transmission identifiée" et la "vigilance" des autorités. Sur le continent, les mesures de précaution se multipliaient, aboutissant à un isolement croissant des pays concernés.
Seules trois compagnies aériennes internationales – Royal Air Maroc, Brussels Airlines et Air France – desservent encore la Sierra Leone, selon le directeur général de l’Aviation civile sierra-léonaise Abubakarr Kamara. Mais à Air France, des personnels navigants "n’ont pas souhaité effectuer leur mission" pour se rendre en Guinée, en Sierra Leone ou au Nigeria, a indiqué un porte-parole de la compagnie, ajoutant que tous les vols étaient cependant maintenus.
Une aide de 60 millions de dollars
La compagnie équato-guinéenne Ceiba Intercontinental a suspendu "jusqu’à nouvel ordre" tous ses vols vers l’Afrique de l’Ouest, principalement à destination de pays non touchés, mais voisins de la Guinée, du Liberia, de la Sierra Leone ou du Nigeria. La Côte d’Ivoire a annoncé pour sa part la suspension "jusqu’à nouvel ordre" de l’organisation dans le pays des compétitions sportives internationales.
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Afin d’atténuer l’impact économique de l’épidémie, la Banque africaine de développement (BAD) a promis une aide de 60 millions de dollars (45 millions d’euros) aux pays touchés, sous "forme d’appui budgétaire", pour leur "permettre de payer le personnel de santé et d’équiper les systèmes de surveillance". Aux États-Unis, un patient peut être exposé au virus Ebola a été admis et mis à l’isolement dans l’hôpital Kaiser Permanente de Sacramento, en Californie.
(Avec AFP)
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