Mali : Gatia et CMA impliqués dans des violations des droits de l’homme à Kidal, selon l’ONU

Dans un rapport préliminaire d’enquête de la section des droits de l’homme de la Minusma, 34 cas de violation ont été confirmés dans la région de Kidal.

Un enfant fait la sieste sur un mur, à Kidal, le 28 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Un enfant fait la sieste sur un mur, à Kidal, le 28 juillet 2013. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Publié le 8 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Le Gatia et la CMA, signataires de l’accord de paix d’Alger, sont pointés du doigt, alors que leur comportement sur le terrain paralysent le processus de paix.
Dans la région de Kidal, près de la localité de Anefis, la Minusma a pu confirmer 34 cas de violation des droits de l’homme sur les 67 allégations qui ont fait l’objet d’enquête. Celles-ci ont été commises après la reprise des hostilités, début juin 2017, entre le Groupe autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia), proche de Bamako, et les ex-rebelles indépendantiste de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

« Sur les 34 cas de violation des droits de l’homme confirmés, 23 ont été perpétrés par le Gatia et 11 par la CMA », explique à Jeune Afrique Guillaume Ngefa-a Andali, le chef de section droits de l’homme de la Minusma. Dans ce rapport préliminaire, la mission fait état d’exécutions sommaires, de torture, d’enlèvements de personnes, de destructions volontaires et de vols de véhicules.

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Fosses communes

« Nous avons certifié huit cas d’exécutions sommaires, dans deux fosses communes et deux tombes individuelles, et j’ai peur que les enquêteurs trouvent d’autres cas similaire au cours de l’enquête », ajoute Ngefa-a Andali. De leur côté, les leaders des mouvements armés cités dans ce rapport reconnaissent certains cas de violation des droits de l’homme perpétrés dans la région de Kidal, mais disent qu’ils n’ont pas été commandités par leurs mouvements.

Les deux groupes se regardent depuis en chien de faïence, prêts en découdre à tous moment, paralysant ainsi le processus de la paix

« Il y a eu un conflit entre les communautés Idnan et les Imghad et effectivement durant ce conflit, il y a eu des violations des droits de l’homme de part et d’autre mais ces violations n’ont pas été commanditées par le Gatia », répond Fahad Ag Al Mahmoud, secrétaire général du groupe imghad. « La Minusma a envoyé des équipes de vérification qui ont vu des tombes et nous accusent d’être les commanditaires. Je pense que c’est une conclusion trop rapide », ajoute-t-il.

Forte tension entre la CMA et la Plate-forme

De son côté, la CMA reconnaît certains délits mineurs de ses combattants mais assure qu’elle a pris les mesures ad hoc et s’est dit prête à travailler avec la Minusma. « Nous avons dénombré de notre côté quatre cas de vol de véhicules par nos combattants. Les coupables ont été immédiatement radiés de nos rangs », affirme Ilad Ag Mohamed, le porte-parole de la CMA. « Il y a eu un cas où, au sein de la même famille, des jeunes partisans de la CMA ont malheureusement marqué au fer rouge leur frère partisan de la Plate-forme. C’est un problème familial auquel la CMA ne peut pas répondre », ajoute-t-il.

La section des droits de l’homme de la Minusma s’avoue très préoccupée par la forte tension qui règne en ce moment entre la CMA et la Plate-forme, d’autant que le Gatia a refusé de signer le cessez-le-feu et que les deux groupes se regardent depuis en chien de faïence, prêts en découdre à tous moment, paralysant ainsi le processus de la paix dans le nord du pays.

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