Libye : Haftar revendique les raids aériens près de Tripoli

Le général dissident Khalifa Haftar, opposé militairement aux milices islamistes, a revendiqué lundi les deux raids qui ont frappé le sud de Tripoli plus tôt le même jour. Mais des doutes subsistent sur l’origine des appareils impliqués.

Affrontements entre milices rivales le 17 août 2014 autour de l’aéroport de Tripoli. © Mahmud Turkia/AFP

Affrontements entre milices rivales le 17 août 2014 autour de l’aéroport de Tripoli. © Mahmud Turkia/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 19 août 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est une première dans la crise actuelle : des avions non identifiés ont mené lundi avant l’aube deux raids sur des positions de miliciens au sud de Tripoli, qui se disputent un pont verrouillant l’accès à l’aéroport de la capitale libyenne qui fait l’objet d’âpres combats depuis. Le gouvernement provisoire a indiqué "tout ignorer pour le moment de l’identité des deux avions" et a chargé l’état-major et les renseignements militaires d’enquêter. Les États-Unis et la France ont quant à eux dû nier leur implication dans ces attaques.

Les attaques ont été revendiquées par le général dissident Khalifa Haftar, en pointe dans la lutte contre les milices islamistes de Benghazi et Misrata, qui mènent depuis la mi-juillet des offensives à Tripoli, vraisemblablement pour contester la victoire de leurs rivaux libéraux aux dernières législatives du 25 juin. "Ce sont nos avions qui ont lancé les raids", a assuré le général Saqr Jarouchi, un proche de Haftar, assurant avoir ciblé les milices de Misrata qui s’opposent sur le terrain aux nationalistes de Zenten (ouest), lesquels auraient les faveurs du général Haftar.

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La thèse des raids étrangers

"Les rumeurs faisant état de frappes aériennes en Libye auxquelles la France aurait participé sont infondées. La priorité de la France est d’obtenir un accord politique afin que les combats cessent à Tripoli, à Benghazi et partout en Libye", a fait savoir Paris dans un communiqué. Même position à Washington où le département d’État a assuré que "les États-Unis n’étaient pas impliqués de quelque manière que ce soit dans ces évènements". Sa porte-parole Marie Harf a réclamé aux belligérants "un cessez-le-feu immédiat et le début d’un dialogue politique".

Mais la revendication du général Haftar a été mise en doute par la branche de l’armée de l’air libyenne qui ne s’est pas ralliée à lui à Benghazi (est), et qui reste toujours basée à Tripoli. "C’est un raid mené par des avions étrangers et non libyens", a affirmé celle-ci dans un communiqué. Elle a expliqué que les avions libyens ne pouvaient pas mener d’attaques nocturnes et n’avaient pas les moyens d’être ravitaillés en vol en venant de bases aussi éloignées que celles contrôlées par le général Haftar.

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Les premiers survols ont eu lieu lundi vers 02H00 locales, et, selon un habitant, une forte explosion a été entendue, suivie par d’autres. "Les explosions ont été clairement entendues dans les quartiers de l’est de Tripoli", à quelque 15 km du centre de la ville, a indiqué celui-ci.

(Avec AFP)

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