Gaza : pessimisme sur la signature d’un accord de cessez-le-feu au Caire
Les négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne se poursuivaient lundi au Caire, mais les deux camps se montraient fermes sur leurs exigences, compromettant ainsi les chances d’aboutir à un accord de cessez-le-feu.
L’échec des négociations du Caire entre Israël et l’Autorité palestinienne, qui ont repris lundi 18 août alors que la dernière trêve de 5 jours expire lundi à minuit, signifiera-t-il une reprise automatique des bombardements dans la bande de Gaza ? Pas nécessairement. L’idée d’un arrêt des combats est dans l’air depuis quelques temps en Israël. Mais sans accord de cessez-le-feu, le terrible bilan de l’opération "Bordure protectrice" – 2 016 morts côté palestinien, dont 541 enfants et 250 femmes, ainsi que 10 196 blessés – restera provisoire.
En effet, les deux parties campent sur leurs positions, laissant les observateurs pessimistes sur l’éventuelle signature d’un accord. D’une part Benyamin Netanyahou indique qu’il n’y aura pas d’accord sur un cessez-le-feu s’il n’y a pas de réponse concrète aux besoins sécuritaires d’Israël et exige la démilitarisation de Gaza ; et d’autre part Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, répond qu’il faut avant tout qu’Israël lève son blocus sur Gaza. Le numéro deux du Hamas, Moussa Abou Marzouq, a assuré sur sa page Facebook que les négociations, auxquelles il participe, n’avait eu "aucun résultat positif pour le moment", prévenant que "tout se décidera sur le terrain" à l’expiration de la trêve.
>> Lire aussi l’interview de l’ambassadeur palestinien en France Hael Al Fahoum : "Si cela dépend d’Israël, il n’y aura aucun accord avec les Palestiniens".
Le plan égyptien
"Notre objectif est l’arrêt des combats et nous soutenons l’initiative égyptienne et rien d’autre", a de son côté déclaré le président palestinien Mahmoud Abbas. Les Égyptiens proposent un cessez-le-feu permanent et invitent à de nouveaux pourparlers dans un mois. L’initiative égyptienne viserait le dénouement de questions épineuses, comme l’ouverture d’un port et d’un aéroport à Gaza – à laquelle s’opposent les Israéliens -, ou encore la restitution des corps de deux soldats israéliens morts en échange de la libération de détenus palestiniens. Mais ces sujets restent épineux et pourraient être remis à plus tard.
Concernant la levée du blocus israélien, exigence palestinienne primordiale, le document égyptien reste vague et ne parle que de l’ouverture de points de passages fermés. Les différentes informations filtrant du Caire font état de discussions sur la réouverture du point de passage de Rafah avec l’Égypte, le rôle dévolu à l’Autorité palestinienne aux frontières, une extension des zones de pêche des Gazaouis, ainsi qu’une réduction de la zone tampon à la frontière avec Israël et sur les modalités de transferts d’argent.
>> Lire aussi Gaza : l’Afrique du Nord solidaire avec les Palestiniens… de loin
"Il faut prendre notre destin en mains"
L’État hébreu a aussi commencé à prendre des mesures unilatérales, en cas d’absence d’accord, en annonçant avoir autorisé les pêcheurs de Gaza à reprendre leur activité, interrompue depuis le début du conflit, jusqu’à trois miles nautiques au large du territoire. Différents responsables évoquaient aussi l’acheminement d’aide humanitaire à Gaza.
"Il faut arrêter les négociations avec le Hamas et prendre notre destin en mains", a dit Naftali Bennett, ministre de l’Economie, membre du cabinet de sécurité, en soulignant que l’absence d’accord permettrait à Israël de frapper, si besoin est, les dirigeants du Hamas, les centres de production de roquettes ou les tunnels.
(Avec AFP)
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