Burkina – Rémi Dandjinou : « On ne peut pas empêcher 100% des attaques »
Quelques heures après la fin de l’assaut des forces de l’ordre, le porte-parole du gouvernement burkinabè fait le point sur la situation. Au moins 18 personnes ont été tuées et une vingtaine blessées dans une attaque terroriste qui a frappée Ouagadougou dans la nuit de dimanche à lundi.
Pour la deuxième fois, Ouagadougou a été frappée par une attaque terroriste. Vers 21h30 GMT dimanche 13 août, le café-restaurant Aziz Istanbul a été pris pour cible par des assaillants. Après une nuit de prise d’otages et d’échanges de coup de feu, les forces spéciales burkinabè ont lancé l’assaut à l’aube. Aux environs de 5h GMT, les autorités ont annoncé la fin des opérations. Selon un bilan provisoire, au moins 18 personnes ont été tuées et une vingtaine blessées. Aucune information n’a pour l’instant été donnée sur leur nationalité. L’attaque n’a pas été revendiquée.
Ce nouvel attentat intervient un an et demi après celui qui avait visé le café Cappuccino et les hôtels Yibi et Splendid, situés également sur l’avenue huppée Kwame NKrumah, à seulement quelques dizaines de mètres du café-restaurant Aziz Istanbul. Quelques heures après la fin des tirs, Rémi Dandjinou, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement du Burkina Faso fait le point sur la situation.
Jeune Afrique : Ce matin, l’assaut est-il totalement terminé ? Quelle est la situation ?
Rémi Dandjinou : Très tôt, la situation a été prise en charge par les unités de gendarmerie et de police qui ont permis de neutraliser les terroristes montés dans les étages de l’immeuble. Il y a eu un certain nombre de victimes. Le procureur du Faso et la police sont désormais sur place. Nous aurons dans les heures qui viennent un bilan exact, avec le nombre de victimes et leur nationalité.
Dans la nuit, vous avez qualifié cette attaque de terroriste. Avez-vous des informations sur l’identité des assaillants ?
Il n’y a aucun doute là-dessus. Il n’y a pas encore eu de revendication mais le mode opératoire ne trompe pas. Nous attendons les premiers résultats de l’enquête. Une forte coopération est engagée avec les autres pays de la sous-région, ainsi qu’avec nos partenaires comme la France et les États-Unis pour avoir un maximum d’éléments.
Vous avez annoncé que deux assaillants avaient été neutralisés. Certains témoins ont parlé de quatre terroristes. Certains sont-ils en fuite ?
Les autorités burkinabè n’ont jamais parlé de quatre assaillants. Nous avons identifié deux personnes qui ont été neutralisées. L’enquête est en cours pour identifier d’éventuels soutiens.
Cette attaque s’est déroulée à quelques dizaines de mètres de celle survenue le 15 janvier 2016, contre le café Cappuccino. Le dispositif sécuritaire mis en place depuis était-il réellement suffisant ?
Le dispositif sécuritaire n’est jamais suffisant. Depuis janvier 2016, la sécurité à Ouagadougou a été renforcée. La réactivité de nos forces de l’ordre a également été très rapide cette nuit, il y a donc eu une amélioration. Néanmoins, il est difficile voire impossible de réduire complètement le risque. Ici comme ailleurs, on ne peut pas empêcher 100% des attaques.
Depuis un an et demi, les attaques terroristes se sont répétées, notamment dans lenord du pays. Le Burkina Faso est-il de plus en plus vulnérable ?
Le Burkina Faso n’est pas plus vulnérable qu’un autre pays de la sous-région. Face à ces attaques répétées, nous faisons face. Nous avons notamment renforcé notre collaboration avec les autres pays de la sous-région car cette menace nous concerne tous.
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