Côte d’Ivoire : le gouvernement signe une trêve sociale de cinq ans avec les fonctionnaires

Le gouvernement et les principales organisations syndicales de fonctionnaires ont signé jeudi 17 août deux protocoles d’accord qui prévoient une trêve sociale de cinq ans en échange de la satisfaction de cinq des six revendications des agents de l’État, dont la principale est le paiement des stocks des arriérés de salaires, estimés à 249,6 milliards Fcfa (380 millions d’euros).

Amadou Gon Coulibaly, le 14 octobre 2015. © Sylvain Cherkaoui/JA

Amadou Gon Coulibaly, le 14 octobre 2015. © Sylvain Cherkaoui/JA

Publié le 18 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly n’a pas caché sa joie, ce jeudi 17 août, dans l’auditorium de la primature à Abidjan, lors de la signature de deux protocoles d’accord avec les syndicats des fonctionnaires de Côte d’Ivoire. L’aboutissement d’un long processus de huit mois de discussions et de négociations, marqué par des doutes, le désespoir et des tensions.

Les leaders syndicaux qui ont enclenché les grèves de fin 2016 et de janvier 2017 étaient tous présents, notamment Théodore Gnangna Zadi, de la Plateforme des organisations professionnelles du secteur public, Jean Yves Abonga, de l’Intersyndicale des fonctionnaires ou Kangouté Maimouna Fofana, de la Coordination des syndicats de fonctionnaires. Les grandes faîtières syndicales du pays y étaient également.

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Revendications syndicales

Les deux protocoles d’accord portent sur les revendications syndicales et sur une trêve sociale de cinq ans au cours desquelles les grèves n’ont plus lieu d’être. En échange, le gouvernement s’est engagé à accéder à cinq des six revendications des fonctionnaires, dont la principale est le paiement des stocks des arriérés de salaires, estimé à 249,6 milliards Fcfa (380 millions d’euros).

Cependant, la signature de ces protocoles n’est pas synonyme de fin des activités syndicales dans le pays, mais ouvre une nouvelle page de négociations et de discussions encadrées par les termes de l’accord. « Le protocole règle définitivement le problème des stocks [des arriérés de salaires] depuis cinq ans. La trêve sociale ne met pas fin à l’activité syndicale en Côte d’Ivoire. Il crée un cadre de négociations » souligne Theodore Gnangna Zadi.

Contraintes financières de l’État

« L’objectif visé par le gouvernement était d’obtenir l’engagement des partenaires sociaux dans un processus participatif qui privilégie la négociation, la discussion et le consensus en lieu et place des rapports de force ou de défiance », a expliqué le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly qui a précisé qu’en dépit de la baisse des cours des matières premières, le gouvernement a consenti un nouvel effort pour payer le stock des arriérés qui constituait le point d’achoppement des négociations.

« En tenant compte des contraintes financières de l’État, l’échéancier suivant a été négocié et obtenu avec l’ensemble des syndicats : 70% du montant du stock sera payé à partir de 2018 sur cinq ans, pour une incidence budgétaire annuelle de 34,9 milliards Fcfa sur la période 2018-2022. Et les 30% restants seront payés sur la période 2023-2025 avec une incidence budgétaire annuelle de 24,96 milliards Fcfa », a annoncé le Premier Ministre sous le regard satisfait des leaders syndicaux.

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Dans cet effort, la Côte d’Ivoire reste en conformité avec ses engagements auprès des partenaires financiers internationaux comme le FMI pour contenir le déficit budgétaire.

Le chef du gouvernement ivoirien a cependant tenu à clarifier aux syndicalistes que le non-respect d’une des clauses pourrait impliquer sa rupture tacite. La trêve sociale soulage le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara qui a eu un premier semestre éprouvant avec la mutinerie des militaires du contingent des 8 400.

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