RDC : des organisations de la société civile signent un Manifeste pour obtenir le départ de Kabila

Plusieurs dizaines de personnalités de la société civile de RDC, parmi lesquels des membres de Filimbi, la Lucha ou encore Les Congolais Debout de Sindika Dokolo, ont signé vendredi à Paris un Manifeste du citoyen congolais. Leur objectif : unir le peuple afin d’obtenir le départ du président Joseph Kabila.

Une partie des signataires du Manifeste du citoyen congolais, réunis à Paris le 18 août. © Société civile congolaise

Une partie des signataires du Manifeste du citoyen congolais, réunis à Paris le 18 août. © Société civile congolaise

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Publié le 18 août 2017 Lecture : 3 minutes.

« Vive le peuple ! » Dans la salle de conférence exiguë du siège de la Fédération internationale des droits de l’Homme, à Paris, le slogan résonne à de multiples reprises. Ici, chacun espère que ce vendredi 18 août restera dans l’histoire de la RDC, dont l’hymne est entonné à deux reprises a capela, comme pour souligner la solennité de l’événement.

Plusieurs dizaines de militants de la société civile se sont réunis afin de signer le Manifeste du citoyen congolais, qu’ils préparent depuis plusieurs jours à Chantilly, en région parisienne, dans un secret sur lequel Jeune Afrique a quelque peu levé le voile. Parmi eux, Fadel Barro, leader sénégalais de Y en a marre, fait figure de conseiller auprès des représentants de Filimbi, Floribert Anzuluni, de la Lucha, de la Ligue des électeurs ou encore des Congolais Debout, de Sindika Dokolo, discrètement installé sur un côté de la salle.

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« Empêcher Kabila de se maintenir au pouvoir »

« Nous avons souhaité répondre à l’appel « Debout Congolais » lancé par les évêques et adopter un manifeste qui serait ouvert à tous les Congolais, car la République est l’affaire des citoyens et non celle d’un ou de quelques individus », explique André Mbata, directeur exécutif de l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique.

« L’objectif est la mobilisation citoyenne pour un retour à l’ordre constitutionnel, car le gouvernement est illégitime du fait de la non-tenue des élections », ajoute-t-il.

Ce mouvement n’est pas politique

« Ce mouvement n’est pas politique, aucun d’entre nous n’est membre d’un parti et nous ne sommes lancés vers la conquête d’un pouvoir quelconque. Nous visons seulement l’alternance pour le bien-être du peuple congolais », précise à son tour Léonie Kandolo, membre de la société civile.

« Nous faisons le constat que Joseph Kabila n’organisera pas les élections. Dès lors, tous les Congolais doivent se lever pour l’empêcher de se maintenir au pouvoir », poursuit Floribert Anzuluni. Et le porte-parole des Congolais Debout, l’avocat Hervé Diakese de surenchérir : « Kabila est une partie du problème, il ne peut être une partie de la solution. »

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« C’est la masse qui est la clé »

« Il n’y a pas lieu de dialoguer avec Kabila, qui est hors-jeu. On ne peut plus tabler sur sa bonne foi, alors qu’il a tout fait pour ne pas organiser les élections », glisse quant à lui Sindika Dokolo, après avoir apposé sa signature sur le manifeste, comme 45 autres personnalités présentes ce 18 août à Paris.

Je suis un citoyen comme des milliers d’autres

Le compagnon d’Isabel Dos Santos devient-il de fait la tête de pont du mouvement ? « Je ne suis pas un politicien, je suis un citoyen comme des milliers d’autres. C’est la masse qui est la clé pour faire comprendre qu’il n’y a pas d’alternative possible autre que recréer un environnement politique vertueux pour obtenir l’alternance. »

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Sensibiliser tous azimuts

Reste désormais à convaincre. Pour cela, les signataires du manifeste vont entamer des actions de sensibilisation auprès des citoyens congolais, mais aussi des partis politiques − opposition et majorité confondues −, et des instances religieuses. « Nous pensons même que le pouvoir lui-même ne saurait rester insensible », assure encore, confiant, Hervé Diakese.

Derrière lui, un militant lance une énième fois le slogan « Vive le peuple ! » Certains le reprennent en écho. D’autres sourient, amusés. Tous, chantant à tue-tête l’hymne congolais en clôture du rassemblement, ont la même question en tête : le manifeste aura-t-il la portée espérée ? « Il est déjà historique car il nous permet d’agréger nos forces », conclut, malgré la pluie parisienne, un participant. L’optimisme, toujours.

Manifeste du citoyen congolais

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