Sindika Dokolo, l’homme qui collectionne les pièces… d’art contemporain

Businessman congolais et époux d’Isabel dos Santos, la fille du président angolais, Sindika Dokolo est surtout connu pour sa passion pour les créateurs africains.

Sindika Dokolo est le fils d’un banquier millionnaire. © DR

Sindika Dokolo est le fils d’un banquier millionnaire. © DR

Publié le 1 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Né à Kinshasa en 1972, Sindika Dokolo rappelle, sourire en coin, son attachement à son prénom en kikongo : "Quand j’étais petit, pour mes amis, "Sindika", c’était celui qu’on envoyait chercher un soda au coin de la rue." En 2004, "l’envoyé" est allé un peu plus loin… Il a lancé avec Fernando Alvim, un artiste angolais, une collection africaine d’art contemporain à Luanda.

Simon Njami, critique d’art et copromoteur de cette initiative, résume : "L’Afrique a été dépossédée de son patrimoine. Si les générations futures doivent encore, pour admirer des oeuvres d’artistes africains, se rendre à Paris ou à New York, nous aurons une lourde responsabilité dans la déperdition de la culture contemporaine."

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Fils d’Augustin Dokolo Sanu, un banquier millionnaire grand collectionneur d’art africain (décédé en 2001), et de Hanne Taabbel Kruse, une ancienne infirmière danoise avec laquelle il a visité de nombreux musées, Sindika Dokolo est devenu un homme d’affaires à succès en investissant dans le ciment, le pétrole et les télécoms. Un époux comblé en s’unissant en 2003 à Isabel dos Santos, la fille du président angolais. Et un esthète averti en rachetant en 2005 la collection d’un autre amateur éclairé, l’Allemand Hans Bogatzke, qu’il complète avec ses propres coups de coeur. Elle regrouperait aujourd’hui près de 1 000 pièces d’une centaine d’artistes issus d’une trentaine de pays.

La plus grande collection africaine d’art contemporain

"Nous voulons constituer la plus grande collection africaine d’art contemporain, explique Simon Njami. Et nous avons organisé une triennale à Luanda pour que le grand public puisse enfin voir ces oeuvres." Pour assurer la promotion de sa collection à l’international, Sindika Dokolo participe par ailleurs à des événements majeurs comme la Biennale de Venise.

Présent au catalogue, Pascale-Marthine Tayou, plasticien camerounais aux multiples compétences (dessin, vidéo, graffiti…), apprécie : "Sindika Dokolo sème une nouvelle graine pour la prise en compte locale du métier de créateur." Il sait aussi mettre la main à la poche. "Il préfinance parfois nos oeuvres", confirment l’artiste multimédia germano-kényane Ingrid Mwangi et son mari Robert Hutter. Pour eux, "être dans la collection Dokolo, c’est être membre d’une même famille d’artistes". Avec un millionnaire de 42 ans pour patriarche.

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