Histoire : Alger, capitale de la résistance française
Alors qu’on célèbre, le 15 août, les 70 ans du débarquement de 1944 en Provence, auquel ont participé des milliers de combattants issus de l’empire colonial français, retour sur un épisode historique méconnu. C’est au coeur de l’hémicycle du futur Parlement algérien que les deux forces françaises engagées aux côtés des Alliés fusionnent en 1943.
Peu d’Algérois le savent, mais leur ville a été, entre 1943 et 1944, capitale de la France libre. Le 3 juin 1943, l’hémicycle du palais Carnot (aujourd’hui le palais Zighoud-Youcef, où siège l’Assemblée populaire nationale, la chambre basse du Parlement) abrite l’un des principaux actes fondateurs de la Résistance française.
Sept mois après l’opération Torch, qui a vu les troupes alliées débarquer en Afrique du Nord et porter un coup fatal au régime de Vichy dans la région, le général de Gaulle, au nom du Comité national français de Londres, et le général Giraud, qui préside au Commandement civil et militaire d’Alger, décident de regrouper leurs forces au sein du Comité français de libération nationale (CFLN). Il est coprésidé par les deux officiers, avant que de Gaulle n’en prenne seul les commandes en octobre 1943.
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Entre-temps, la décision a été prise de créer une Assemblée consultative provisoire (ACP), véritable parlement de la Résistance où sont représentés les mouvements armés, les partis politiques et les territoires engagés sous la bannière de la France. La séance inaugurale de la nouvelle assemblée se tient le 3 novembre 1943 au palais Carnot, où elle siégera jusqu’au 25 juillet 1944. Entre ces deux dates, Alger aura été la capitale de la Résistance française.
Occulté par la mémoire collective, cet épisode est longtemps demeuré absent du discours officiel de l’Algérie indépendante. Il a fallu attendre le 60e anniversaire du débarquement en Provence pour qu’un chef d’État, Abdelaziz Bouteflika, vienne assister aux commémorations. Dix ans plus tard, trois éléments de l’armée, portant l’emblème national, ont défilé le 14 Juillet à Paris. Une manière de rappeler que les Algériens, même sous le joug colonial, avaient choisi le camp de la liberté.
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