Libye : le mystère plane sur l’enlèvement de l’ancien Premier ministre Ali Zeidan à Tripoli
Ali Zeidan a été enlevé le 13 août dans la capitale libyenne par des hommes armés, qui le retiennent captif depuis maintenant neuf jours, a-t-on appris mardi 22 août.
Ali Zeidan avait dirigé le gouvernement libyen de novembre 2012 à mars 2014, avant de fuir le pays à la suite de son limogeage par le Parlement. Ses adversaires l’accusaient alors de détournement de fonds publics. D’après Karam Khaled, un ami qui l’accompagnait à Tripoli, Ali Zeidan était de retour en Libye pour répondre à ses détracteurs. Il envisageait de tenir une conférence de presse le 13 août.
Une visite « préparée avec le GNA »
Selon la même source, sa visite dans la capitale libyenne aurait été préparée en coordination avec le chef du gouvernement d’union (GNA), Fayez al-Sarraj. « C’est le GNA qui a préparé la visite, y compris le protocole à l’aéroport et la réservation d’hôtel », a affirmé Karam Khaled.
D’après lui, les ravisseurs ont dû s’y prendre à deux fois pour enlever l’ancien chef de gouvernement. Le 12 août, des hommes armés se sont présentés à son hôtel avant d’être repoussés par des gardes. « Des hommes armés du même groupe sont revenus le lendemain et nous avons été obligés de leur remettre M. Zeidan quand nous avons appris qu’il s’agissait de la brigade des révolutionnaires de Tripoli », une milice loyale au GNA. « Depuis, nous n’avons aucune information sur son lieu de détention ou son état », a-t-il ajouté, fustigeant le « silence » du GNA.
Le GNA responsable ?
Joint par téléphone depuis les Émirats arabes unis où il réside, le fils de l’ancien Premier ministre a également indiqué n’avoir aucune nouvelle de son père. « Nous n’avons rien jusqu’ici. L’avocat de mon père assure qu’il n’y a aucune affaire devant la justice. Il s’agit bel et bien d’un enlèvement et non d’une arrestation », a-t-il déclaré, en soulignant la responsabilité du GNA dans cette affaire.
C’était la première fois qu’Ali Zeidan retournait à Tripoli depuis son limogeage en mars 2014. Il avait quitté le pays malgré une interdiction de voyage émise par le procureur général pour implication présumée dans une affaire de détournement de fonds publics. Quand il était Premier ministre, il avait déjà été enlevé durant plusieurs heures par un groupe armé.
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