« Signes avant-coureurs d’un génocide » en Centrafrique : un responsable de l’ONU insiste

Stephen O’Brien, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, a confirmé mardi devant le Conseil de sécurité l’existence de « signes avant-coureurs de génocide » en Centrafrique.

Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires Stephen O’Brien, le 18 août 2017 à New York. © Kim HAUGHTON/AFP

Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires Stephen O’Brien, le 18 août 2017 à New York. © Kim HAUGHTON/AFP

Publié le 23 août 2017 Lecture : 1 minute.

Mardi 22 août, lors de discussions fermées à la presse, qui ne figuraient pas à l’agenda officiel du Conseil de sécurité, Stephen O’Brien « a répété ce qu’il avait dit début août lors d’une réunion à l’ONU », a rapporté une source diplomatique. « Les signes avant-coureurs de génocide sont là », avait-il alors mis en garde en rendant compte d’un récent voyage mené en Centrafrique et en réclamant davantage de militaires et de policiers pour l’opération de paix de l’ONU (Minusca, qui compte actuellement 12 500 éléments) dans ce pays de 4,5 millions d’habitants.

Début juin, le secrétaire général adjoint de l’ONU avait exhorté le Conseil de sécurité à « agir maintenant, ne pas réduire l’effort de l’ONU et prier pour ne pas avoir à vivre en le regrettant ». Ses propos avaient suscité des remous au sein d’une organisation toujours traumatisée par son échec à prévenir le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.

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Selon un autre diplomate, lors des échanges de mardi, « des membres du Conseil de sécurité ont proposé une visite » de cette instance en Centrafrique pour qu’elle se fasse une idée plus précise de la situation.

Les violences visent aussi les acteurs humanitaires

La RCA subit un regain de violences causées par les factions de l’ex-Séléka et des groupes d’auto-défense anti-balaka. Le contrôle des ressources naturelles est également un enjeu.

Le responsable de l’ONU a aussi mis en garde le Conseil de sécurité contre les violences qui visent les acteurs humanitaires sur le terrain, les obligeant à suspendre plusieurs de leurs actions.

Selon Stephen O’Brien, cité par un diplomate, le nombre de déplacés dans le pays atteint aujourd’hui « 600 000, soit 40% de plus que l’an dernier ». Mardi, toujours selon des diplomates, il a réaffirmé que l’objectif de 497 millions de dollars pour financer l’aide humanitaire destinée cette année à la Centrafrique était loin d’être atteint.

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