Nigeria : le président Buhari annule le Conseil des ministres sur fond d’inquiétudes sur son état de santé
Le président nigérian Muhammadu Buhari a annulé mercredi la tenue du conseil hebdomadaire des ministres. Ce devait être son premier rendez-vous avec le gouvernement depuis son retour au Nigeria, après un « congé maladie » de plus de trois mois à Londres.
« La réunion du Conseil Fédéral de l’Exécutif n’aura pas lieu aujourd’hui », note la présidence dans un court communiqué, ajoutant que Muhammadu Buhari recevra à la place un rapport sur une enquête menée pour corruption.
Le président, qui a repris officiellement ses fonctions lundi, après avoir délégué ses pouvoirs à son vice-président, Yemi Osinbajo, pendant plus de 100 jours, a travaillé « depuis la maison », selon ses proches.
Prolifération de « rongeurs » dans son bureau
Évitant d’évoquer son état de santé fragile, le porte-parole de la présidence Garba Shehu a expliqué à l’AFP que Muhammadu Buhari ne pouvait se rendre à son bureau à cause d’une invasion de « rongeurs » pendant son absence.
Le chef de l’État a toutefois reçu mardi les responsables de la sécurité, leur donnant l’ordre de s’occuper des violences ethniques et sécessionnistes qui s’aggravent à travers le pays.
Le président de 74 ans a été absent du Nigeria deux fois cette année (entre janvier et mars, puis entre mai et août), à chaque fois pour suivre à Londres un traitement médical dont on ignore la nature. Avant son second départ du Nigeria le 7 mai, il avait déjà travaillé de chez lui, où il se faisait communiquer les documents officiels, et il avait manqué les conseils des ministres pendant un mois.
« Un ralentissement de la gouvernance au Nigeria »
Pour les analystes politiques, cette nouvelle annulation est une indication que l’ancien général n’a pas une santé suffisante pour assurer la présidence. « Cette dernière annulation signifie qu’il n’est pas en totale capacité physique de diriger le pays, a noté l’un d’eux, Chris Ngwodo. Je prédis un ralentissement de la gouvernance au Nigeria. Et ce n’est pas de bon augure, particulièrement dans cette période cruciale. »
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...