Congo-Brazzaville : ce qu’il faut retenir du gouvernement Clément Mouamba 2
Au lendemain de la reconduction du Premier ministre Clément Mouamba, une nouvelle équipe gouvernementale a été mise en place au Congo-Brazzaville. Elle compte un vice-Premier ministre et 34 ministres.
Contrairement au gouvernement précédent qui comptait 38 ministres, ils ne sont plus que 35 dans la nouvelle équipe. Un nouveau gouvernement dit de « l’efficacité » qui est attendu sur le terrain économique. Les caisses de l’État sont vides, la dette publique dépassant la barre de 115 % du produit intérieur brut (PIB). Qui sont alors ces personnalités à qui le président Denis Sassou Nguesso (DSN) a (re)fait confiance pour tenter de relever le défi ?
Les nouvelles arrivées
À bientôt 66 ans, Firmin Ayessa fait une rentrée remarquée au gouvernement. Dircab’ du chef de l’État depuis 10 ans, ce natif de Makoua, dans la Cuvette, se chargera désormais de la Fonction publique, de la Réforme de l’État, du Travail et de la Sécurité sociale en tant que vice-Premier ministre. Très proche collaborateur de Denis Sassou Nguesso, c’est lui qui a dirigé la dernière campagne présidentielle de son champion en mars 2016. Sans candidat en face, Ayessa a été élu député de Makoua à l’issue des législatives de juillet.
Gendre du président et maire de Brazzaville, le député de Gamboma Hugues Ngouélondélé atterrit, lui, au ministère des Sports et de l’Éducation physique, poste resté vacant après la désignation du ministre sortant Léon Alfred Opimbat comme premier vice-président de l’Assemblée nationale. Élu deuxième questeur de cette chambre basse du Parlement congolais, Leonidas Mottom Mamoni passe le ministère de la Culture et des Arts à Dieudonné Moyongo, proche du chef de la diplomatie congolaise Jean-Claude Gakosso et ancien commissaire général du Festival panafricain de la musique (Fespam).
Fidèle Dimou, jusqu’ici préfet de Kouilou, dans le sud du pays, se voit confier les Transports, l’Aviation civile et la Marine marchande. Des attributions qui revenaient encore il y a peu à Gilbert Mokoki. Ce dernier hérite désormais du ministère des zones économiques spéciales.
Des départs plus ou moins (in)attendus
Titulaire jusqu’ici de ce dernier poste, Alain Akouala n’a pas été reconduit. Sur son compte Twitter, le ministère sortant en charge des Zones économiques spéciales s’est estimé toutefois « heureux d’avoir servi [son] pays du mieux qu’[il a] pu ».
Toutes mes félicitations et bonne chance à la nouvelle équipe gouvernementale. Heureux d'avoir servi mon pays du mieux que j'ai pu.
— Akouala Alain (@AlainAkouala) August 22, 2017
Ont été également remerciés Benoît Bati, ministre délégué sortant chargé de l’Économie numérique et de la Prospection, et Hellot Matson Mampouya qui s’occupait de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique. Candidat à Makélékélé 3, ce dernier fait partie de trois membres de l’ancien gouvernement battus aux législatives de juillet.
Mais dans cette catégorie des perdants, tous les ministres sortants ne sont pourtant pas logés à la même enseigne. Malgré sa défaite aux législatives, Émile Ouosso n’a été que permuté, du Travail et de la Sécurité sociale à l’Équipement et à l’Entretien routier. Éliminé dès le premier tour à Makélékélé 1, Euloge Landry Kolélas abandonne son maroquin du Commerce extérieur et de la Consommation. Il a toutefois été nommé haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants. Avec rang de ministre.
#Congo: Monsieur Euloge Landry Kolelas est nommé Haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants. @ThMoungalla pic.twitter.com/mK8j9paMo8
— Jean-Michel Mignon Ebaka (@MichelEbaka) August 23, 2017
Inattendue en revanche, l’éjection de Digne Elvis Tsalissan Okombi. Très engagé dans le projet de changement de Constitution en 2015, le ministre délégué sortant chargé des Relations avec le Parlement a été élu député à Ngo, dans les Plateaux. À l’en croire, avec « trois députés et 15 conseillers locaux », son parti, l’Union pour un mouvement populaire (UMP), serait la cinquième formation politique du pays. Celui qui ne jure que par DSN s’estime aujourd’hui « un peu déçu » de sa mise à l’écart de l’exécutif. Il espérait en effet être reconduit à ce « ministère nouvellement créé » qu’il a su, dit-il, « organiser ». Mais « il faut voir le bon côté des choses, relativise-t-il aussitôt. Je suis député, je vais continuer à soutenir le président Denis Sassou Nguesso dans l’hémicycle ».
Les intouchables
Plusieurs baobabs restent par ailleurs en place. C’est le cas, entre autres, de Henri Djombo, ministre d’État à l’Agriculture, et de Gilbert Ondongo, ministre d’État à l’Économie. Idem pour Raymond Zéphirin Mboulou à l’Intérieur, Pierre Oba aux Mines et à la Géologie, Jean-Claude Gakosso aux Affaires étrangères, Charles Richard Mondjo à la Défense, Calixte Nganongo aux Finances, Thierry Moungalla à la Communication et aux Médias…
Une belle percée à signaler du côté d’Alphonse Claude Nsilou qui devient ministre d’État en charge du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation. Ange Aimé Bininga, ministre sortant de la Fonction publique, devient le nouveau garde des Sceaux. Inversement, sur le plan protocolaire, Pierre Mabiala baisse d’un cran. L’ancien ministre de la Justice est désormais renvoyé aux Affaires foncières. Il se chargera également des relations du gouvernement avec le Parlement.
Denis Sassou Nguesso a reconduit enfin les huit femmes du gouvernement Clément Mouamba 1. Certaines d’entre elles voient même leur champ d’activité élargi : en plus des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Antoinette Dinga Dzondo s’occupera aussi de la Solidarité. Outre le Tourisme, l’Environnement a été intégré dans le portefeuille confié à Arlette Soudan-Nonault.
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