Libye : mais que font les voisins ?

Face au chaos libyen, les États frontaliers s’organisent : Le Caire se charge du dossier politique, Alger s’occupe du volet sécuritaire, et Tunis coordonne l’ensemble.

Les réfugiés libyens affluent à la frontière tunisienne. © AFP

Les réfugiés libyens affluent à la frontière tunisienne. © AFP

Publié le 8 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Que Mongi Hamdi, le chef de la diplomatie tunisienne, se plaigne, au moment où la haute saison touristique bat son plein, de l’afflux quotidien de "5 000 à 6 000 Libyens" au poste frontalier de Ras-Jedir est symptomatique des menaces qu’incarne la "nouvelle Libye".

Au diable le taux d’occupation des hôtels de Hammamet, Sousse ou Djerba ! Il y va de la sécurité nationale. La nette dégradation de la situation à Tripoli et à Benghazi, couplée au regain d’activité d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au mont Chaambi, a amené Mongi Hamdi à appeler en urgence, le 30 juillet, ses homologues Ramtane Lamamra (Algérie) et Sameh Choukri (Égypte).

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Le 13 juillet, déjà, les trois hommes s’étaient rencontrés à Hammamet en compagnie de Mohamed Bazoum (Niger) et de Moussa Faki Mahamat (Tchad), pour une première réunion des pays voisins de la Libye. Le pays hôte avait été chargé de la coordination des activités de cette structure informelle créée pour gérer les urgences que produit, en permanence, le chaos libyen. L’Algérie a hérité de la rédaction d’un rapport d’audit sur les questions sécuritaires et de défense, l’Égypte s’est vu confier le dossier politique : contact avec les leaders des différentes mouvances, les personnalités nationales et les notabilités locales.

La menace clairement identifiée

En deux semaines, les diplomates du Caire n’ont pas beaucoup avancé, en raison d’institutions libyennes paralysées et d’hommes politiques terrés. Quant à Alger, il n’a pas encore achevé son rapport d’audit mais a clairement identifié la menace : Ansar el-Charia, Al-Mourabitoun et Aqmi, dans un ordre décroissant en matière de capacités de nuisance.

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Point commun de ces trois organisations, elles sont toutes dirigées par des Algériens, respectivement Lokman Abou Sakhr (de son vrai nom Khaled Chaïeb), Mokhtar Belmokhtar et Abdelmalek Droukdel.

Par ailleurs, Ramtane Lamamra ne désespère pas de dénicher, au sein des milices, des "patriotes armés" capables de s’entendre autour d’un projet de société respectueux des libertés publiques. Une fois identifiés, comment les réunir et obtenir un consensus ? "Nous n’avons pas besoin d’assises solennelles, répond le ministre algérien des Affaires étrangères. Nous sommes en contact avec de nombreux interlocuteurs libyens à Tripoli, à Benghazi, à Tunis ou au Caire."

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