Gaza : une nouvelle nuit sans bombardement ménage l’espoir de paix

La trêve tenait toujours vendredi matin entre Israël et le Hamas, au lendemain d’une journée calme marquée par un rassemblement à Tel Aviv de 10.000 personnes exigeant une solution durable au conflit.

Un jeune Palestinien mène son âne dans les rues de Jabalia, le 14 août 2014. © Roberto Schmidt/AFP

Un jeune Palestinien mène son âne dans les rues de Jabalia, le 14 août 2014. © Roberto Schmidt/AFP

Publié le 15 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Malgré les craintes que le cessez-le-feu, respecté depuis lundi, ne vole en éclat, les armes se sont à nouveau tues jeudi et Gaza est revenu à un semblant de vie aussi normale que possible, certains habitants ne cachant toutefois pas leur scepticisme face aux soubresauts des négociations et à la succession de cessez-le-feu éphémères.

"Ce cessez-le-feu est une absurdité. Nous voulons de la stabilité ici, ne pas avoir à revenir et repartir chaque jour, dormir là une nuit et ailleurs le lendemain. Vous le voyez bien, ma maison est détruite, nos vies sont détruites", soupire Mohammed Ibrahim à Chajaya, banlieue à l’est de la ville de Gaza.

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Le Wall Street Journal a rapporté jeudi qu’Israël avait pu se faire livrer des armes par le Pentagone en juillet sans l’approbation de la Maison Blanche ou du Département d’Etat.

L’administration du président Barack Obama, alors prise de court tandis qu’elle tentait de freiner la campagne militaire israélienne à Gaza, a depuis renforcé les contrôles sur les livraisons à Israël, selon le quotidien, citant des responsables américains et israéliens.

Au moins 10.000 personnes se sont rassemblées à Tel Aviv, selon la police, sous le slogan de "Le Sud (les villes frontalières de Gaza, ndlr) refuse de se taire", pour exiger du gouvernement une solution durable au conflit avec le Hamas.

La foule hétéroclite brandissait des drapeaux israéliens et des pancartes appelant aussi bien à "occuper Gaza maintenant" qu’à faire la paix avec les Palestiniens.
"Comme les habitants de Gaza et de Rafah, nous exigeons la paix, le calme, le droit de vivre dans nos maisons", a déclaré Alon Schuster, le président du conseil régional de Shaar HaNeguev.

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"Cesser de jouer sur les mots"

Si les pourparlers sont prolongés au Caire, l’armée israélienne se tient prête à toute éventualité "parce que les opérations ne sont pas encore terminées". Des bruits de bottes qui "ne font pas peur" au Hamas, a rétorqué un porte-parole à Gaza.

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Mais malgré les vociférations des deux camps, le médiateur égyptien a annoncé mercredi soir une prolongation pour cinq jours du cessez-le-feu. Depuis, Israéliens et Palestiniens ont quitté Le Caire, où les seconds ont annoncé qu’ils seraient de retour samedi soir.

L’Egypte, dont les relations avec le Hamas sont au plus bas, tente d’arracher aux deux parties aux exigences irréconciliables un compromis pour mettre un terme au cycle de violence à sa frontière.

Ses responsables font la navette entre négociateurs israéliens et palestiniens, les premiers réclamant la démilitarisation de l’enclave palestinienne et les seconds faisant de la levée du blocus imposé depuis sept ans par Israël à 1,8 million de Gazaouis une condition sine qua non à tout arrêt des hostilités.

Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a répété jeudi les exigences des Palestiniens: "une levée du blocus définitive et permanente" et une ouverture sur la mer, estimant qu’il n’était "pas du droit de l’ennemi de nous priver de notre port".

Il a cependant souligné qu’il y avait "encore de réelles chances de parvenir à un accord", précisant qu’il fallait pour cela que "l’ennemi cesse de jouer sur les mots". A plusieurs reprises, les Palestiniens ont affirmé que les négociations avaient échoué en raison d’une reformulation de dernière minute opérée les Israéliens.

Les deux parties se sont laissées jusqu’à mardi à 00H01 pour négocier.

Le cabinet de sécurité du gouvernement israélien s’est réuni jeudi soir à Tel-Aviv pour évoquer la suite à donner à l’opération et aux négociations en cours au Caire et doit reprendre vendredi matin ses discussions, dont rien n’a filtré, selon les médias israéliens.

Nouvelles discussions dans un mois ?

Les deux parties pourraient se diriger vers un compromis qui confierait à l’Autorité palestinienne, tout juste réconciliée avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des frontières de Gaza.

Selon un document que l’AFP a consulté, ce que les Egyptiens proposent, c’est avant tout un sursis: après l’obtention d’un cessez-le-feu permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois. Alors seraient discutés les principaux points de blocage: l’ouverture d’un port et d’un aéroport et la restitution par le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération de prisonniers palestiniens.

Le Caire propose enfin que la zone tampon le long de la frontière entre Gaza et Israël soit graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l’ordre de l’Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts aux termes d’accords entre Israël et l’Autorité palestinienne.

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