Ce scientifique nigérian qui fabrique des puces informatiques avec des cellules nerveuses

À 38 ans, Oshiorenoya Agabi, le patron de la start-up Koniku utilise des neurones produits en laboratoire pour fabriquer des puces informatiques. Les applications possibles de son invention sont très nombreuses, a-t-il indiqué lors de la la conférence TEDGlobal d’Arusha qui s’achevait mercredi dans la capitale tanzanienne.

Image d’illustration : le joueur de Go Lee Sedol lors de son match contre le programme d’intelligence artificielle de Google, AlphaGo, le 9 mars 2016 à Séoul. © Ahn Young-joon/AP/SIPA

Image d’illustration : le joueur de Go Lee Sedol lors de son match contre le programme d’intelligence artificielle de Google, AlphaGo, le 9 mars 2016 à Séoul. © Ahn Young-joon/AP/SIPA

Publié le 31 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Le neurologue Oshiorenoya Agabi sera peut-être un jour béni des voyageurs qui pestent devant les longues files d’attente des aéroports. Ce scientifique nigérian a présenté dimanche à la conférence TEDGlobal 2017 (Technology, Entertainment and Design) d’Arusha, en Tanzanie, un appareil mis au point par sa start-up et capable de détecter des explosifs sans importuner les passagers en partance.

Ce n’est que l’un des usages possibles de l’invention de Oshiorenoya Agabi, 38 ans, et son équipe de la société Koniku, basée dans la Silicon Valley californienne.

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Le cerveau, ce processeur surpuissant

Tandis que les spécialistes de l’intelligence artificielle se battent pour créer des machines qui imiteraient le cerveau humain ou, comme l’entrepreneur et inventeur d’origine sud-africaine Elon Musk, y implanter carrément des ordinateurs, Oshiorenoya Agabi a trouvé le moyen de faire travailler ensemble des neurones produits en laboratoire et des circuits électroniques.

Délaissant le silicium des processeurs classiques, il explique s’être tourné directement vers le cerveau humain, « le processeur le plus puissant que l’univers ait jamais vu. Simuler la puissance de calcul de 214 neurones seulement nécessiterait un ordinateur extrêmement rapide », a-t-il indiqué.

« Plutôt que de copier un neurone, pourquoi ne pas juste prendre la cellule biologique elle-même et s’en servir telle quelle ? C’est une idée révolutionnaire dont les conséquences dépassent l’entendement », assure ce détenteur d’une licence en physique théorique passée à Lagos et d’un doctorat obtenu à Londres après s’être intéressé à la neuroscience et à la bio-ingénierie.

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De 8 à 30 millions de dollars de revenus d’ici 2018

C’est à cette tâche que le Nigérian et son équipe de généticiens, physiciens, bio-ingénieurs, biologistes moléculaires et autres scientifiques se sont attelés. Et déjà nombre d’applications industrielles apparaissent. De grandes marques, dit-il, dont des représentants de l’industrie du voyage, lui ont fait confiance et les revenus de la start-up devraient bondir de ses 8 millions de dollars actuels (7 millions d’euros) à 30 millions d’ici l’an prochain.

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Un des grands défis que l’entreprise a dû relever a été de trouver le moyen de conserver les neurones vivants, un secret que Oshiorenoya Agabi se garde bien de révéler, se contentant de dire qu’ils peuvent être conservés vivants deux ans dans le cadre d’un environnement et deux mois dans l’appareil détecteur.

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