RDC : la Monusco accuse des militaires d’intrusion dans ses installations, Kinshasa conteste

Un « très grave incident ». C’est en ces termes que la Monusco a qualifié mardi 29 août l’intrusion la veille de l’armée congolaise dans ses installations à Kananga, dans le centre de la République démocratique du Congo, alors qu’ils tentaient d’y arrêter un journaliste venu s’y réfugier. Des affirmations contestées par Kinshasa.

Des soldats du contingent indien de la Monusco sur la base opérationnelle de la Compagnie de Kiwanja. © Monusco / Flickr / CC

Des soldats du contingent indien de la Monusco sur la base opérationnelle de la Compagnie de Kiwanja. © Monusco / Flickr / CC

Publié le 30 août 2017 Lecture : 1 minute.

« Nous demandons également au gouvernement congolais de s’assurer que les responsables de cet incident répondent de leurs actes et de prendre les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus », a déclaré le chef de la mission des Nations unies en RDC (Monusco), Maman Sidikou, dans un communiqué.

« Un groupe de soldats, sous les ordres du général Marcellin Assumani, commandant des opérations dans la région des Kasaï, a forcé l’entrée de la base de la Monusco au prétexte de poursuivre un journaliste venu s’y réfugier », selon le texte. « Les Nations unies sont préoccupées par ce très grave incident, d’autant plus que celui-ci s’est déroulé sous le commandement direct d’un officier supérieur », ajoute le texte, rappelant que les installations de sa mission sont « inviolables ».

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« Une restriction de la liberté d’expression »

De son côté, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a déclaré auprès de l’AFP que « la justice militaire pourchassait une personne présumée auteur d’une infraction de constitution de groupes armés qui a trouvé refuge dans les installations de la Monusco ». « C’est à l’intérieur qu’il a brandi une carte de journaliste. C’est faux de dire que les militaires ont forcé les portes de la Monusco », a-t-il poursuivi, indiquant que les soldats congolais s’étaient « arrêtés à l’extérieur sans entrer ».

Le journaliste en question, Diyi Tshitenge, opposant au président Joseph Kabila, voulait présenter en public un manifeste signé le 18 août à Paris par une dizaine d’associations et mouvements demandant une « transition citoyenne ». Une réunion perturbée par l’arrivée sur les lieux du général Assumani, qui a déclaré vouloir interdire la réunion pour des raisons de sécurité. « Vous voulez appeler la population à la révolte contre les institutions du pays », avait-il déclaré.

La Monusco estime que « les tracasseries et menaces dont les journalistes sont de plus en plus souvent la cible témoignent d’une restriction de l’espace de la liberté d’expression qui ne va pas dans le sens de la décrispation attendue ».

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