Le Mali relâche un ex-responsable jihadiste arrêté par les militaires français
Un ancien responsable du Mujao, un groupe islamiste armé, arrêté la semaine dernière à Gao, dans le nord du Mali, par les militaires français de l’opération Barkhane, a été relâché par la gendarmerie nationale malienne, a appris vendredi l’AFP de sources concordantes.
"Mon parent Yoro Ould Daha a été libéré jeudi par la gendarmerie. Les gendarmes ont affirmé qu’ils n’avaient rien à lui reprocher. Il est actuellement dans sa maison à Bamako", a déclaré à l’AFP Mohamed Ould Makhtar, un parent proche.
Selon la même source, son arrestation pourrait être due à une confusion avec Yoro Abdoulsalam, également membre du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), qui a revendiqué dans le passé plusieurs attaques dans le Nord contre les forces internationales.
Fin juillet, les militaires français de l’opération Barkhane avaient déployé d’importants moyens pour arrêter Yoro Ould Daha, de nationalité malienne, qui fut membre de la direction du Mujao, avant l’intervention de janvier 2013 sous commandement français.
"Nous l’avons effectivement élargi. A ce stade, nous n’avons rien à lui reprocher", a affirmé à l’AFP un responsable de la gendarmerie nationale. Interrogée sur le danger présenté par celui-ci, la même source a répondu: "Il ne constitue pas un danger pour le moment, mais évidemment, nous veillons au grain".
"Tout comme certains Touareg maliens avaient intégré le groupe islamiste Ansar Dine, avant de passer sous les couleurs du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), et sont aujourd’hui fréquentables, Yoro fait partie des Arabes qui étaient membres du Mujao, qui ont intégré aujourd’hui une aile du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA)", a ajouté cette source.
Le HCUA et le MAA font partie des groupes armés qui ont signé avec le gouvernement de Bamako en juillet à Alger un document sur la "cessation des hostilités".
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mujao ont contrôlé pendant près de dix mois le nord du Mali, d’où ils ont été chassés par une intervention internationale en janvier 2013 initiée par la France, l’opération Serval.
Cette opération a été remplacée en juillet par Barkhane, à vocation plus vaste et durable, sur l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
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