Ghana : le programme de soutien du FMI prolongé d’un an, contrairement au souhait de Nana Akufo-Addo

Mi-juillet, le président Nana Akufo-Addo voulait « passer à autre chose » au terme du programme d’un milliard de dollars de soutien à l’économie ghanéenne conclu en avril 2015 et prévu pour durer trois ans. Il n’en sera rien : il sera prolongé d’un an, ont fait savoir les équipes de l’Institution de Bretton Woods jeudi.

Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, le jour de son investiture, le 7 janvier 2017, à Accra. © AP/SIPA

Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, le jour de son investiture, le 7 janvier 2017, à Accra. © AP/SIPA

Publié le 31 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Mi-juillet, le président Nana Akufo-Addo, élu en décembre 2016, se montrait confiant sur la capacité de son gouvernement à remplir ses objectifs de relance de la croissance et de création d’emplois par le secteur privé. « Il n’y a pas lieu d’envisager une extension du programme du FMI au-delà d’avril 2018. Nous voulons achever ce programme et passer à autre chose », avait alors déclaré le président devant la presse.

Jeudi 31 août 2017, les équipes de l’institution monétaire internationale ont formellement indiqué que ce programme d’aide de 918 millions de dollars, signé en avril 2015 alors que le pays souffrait d’une croissance atone, d’un important déficit public et d’une lourde dette publique, serait bel et bien prolongé d’un an.

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Au terme d’une visite au Ghana, le FMI a expliqué avoir approuvé un nouveau décaissement au titre de ce programme, d’un montant de 94,2 millions de dollars, portant le total des sommes perçues jusqu’alors par Accra à 565,2 millions de dollars, dans le cadre du programme dont la durée serait étendue d’une année.

Des marges de manœuvre réduites et un déficit galopant

Peut-être les énormes pressions budgétaires qui pèsent sur le Ghana ont-elles eu raison des engagements de Nana Akufo-Addo. Deux fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, en 2008 et en 2012, avant d’être élu en décembre 2016, il lui faudra par exemple, comme il l’a promis, trouver le moyen de réduire les impôts, de construire une usine dans chacun des 216 districts que compte le pays, affecter 1 million de dollars aux dépenses de développement dans chacune des 275 circonscriptions parlementaires et construire un barrage dans chaque village pour promouvoir l’irrigation et l’agriculture.

Mais voilà, selon les chiffres officiels les intérêts de la dette et les salaires devraient absorber respectivement 22 % et 30 % des recettes de l’État cette année, et les subventions 34 %. Il en resterait moins de 15 % pour l’investissement.

À peine élu, le nouveau président avait surpris son monde en nommant pas moins de 110 ministres, laissant perplexe plus d’un Ghanéen. À l’en croire, ce gouvernement pléthorique se justifierait par l’ampleur des chantiers prioritaires, dans un pays dont la croissance a chuté de 14 % en 2011 à 3,3 % en 2016.

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A fortiori, le ministre des Finances du Ghana, Ken Ofori-Atta, estimait que le déficit de l’État du Ghana pourrait frôler « un nombre à deux chiffres » après que le vice-président Mahamudu Bawumia a annoncé l’existence de dépenses vieilles de trois à quatre ans et qui n’auraient pas été comptabilisées dans les budgets antérieurs. Celles-ci s’établiraient à 7 milliards de cédis, soit 1,6 milliard de dollars.

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