Kenya : la Cour suprême peut-elle donner raison à Raila Odinga ?

Au terme de deux semaines marathon d’examen du recours déposé par l’opposant Raila Odinga contre la réélection d’Uhuru Kenyatta, tous les yeux sont tournés vers les sept juges de la Cour suprême. Demain, ils pourront valider l’élection d’Uhuru Kenyatta, ou l’annuler et ordonner l’organisation d’un nouveau scrutin. Le point sur les enjeux.

La Cour suprême du Kenya lors de son audience du 29 août 2017. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA

La Cour suprême du Kenya lors de son audience du 29 août 2017. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA

Publié le 31 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Sur quoi porte le recours de l’opposition ?

Raila Odinga a d’abord dénoncé, dès le 9 août, un piratage du système informatique de la commission électorale, effectué à l’aide des identifiants de Chris Msando, le directeur du pôle technologique de la commission retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses une semaine plus tôt.

La coalition d’opposition Nasa a ensuite rejeté les résultats annoncés par l’IEBC, au motif qu’ils auraient été donnés avant que la totalité des procès-verbaux aient été transmis. Lors des deux jours d’audience, lundi et mardi, les avocats de Raila Odinga ont tenté de prouver ces accusations. Ils ont pu, grâce à un premier arrêt de la Cour, avoir accès à une partie des serveurs de l’IEBC, ainsi qu’aux originaux des procès-verbaux.

la suite après cette publicité

Le magistrat James Orengo, un proche de Raila Odinga connu pour représenter la ligne dure du parti, a assuré y avoir trouvé des irrégularités portant sur 5 millions de votes. Mais l’opposition a également présenté toute une série de plaintes, accusant certains ministres d’avoir fait pression sur des votants, et pointant l’existence de faux bureaux de vote. Autant d’irrégularités « flagrantes » qui, pour les défenseurs de Raila Odinga, justifient une annulation du scrutin, quel qu’en ait été le vainqueur.

Quelle a été la réponse de la défense ?

Les avocats de l’IEBC et d’Uhuru Kenyatta qualifient les irrégularités listées par l’opposition de « fantaisistes », ou encore « de petites choses dont la loi n’a que faire ». C’est insuffisant, disent-ils, pour invalider une élection. Car l’opposition n’est selon eux pas parvenue à prouver que Raila Odinga aurait dû être déclaré vainqueur. Ils ont également longuement critiqué le manque de preuves tangibles et de précisions du recours de l’opposition.

Quelles sont les chances de l’opposition ?

Faibles, selon les analystes. En 2013, la Cour Suprême avait rejeté le recours déjà déposé par Raila Odinga contre l’élection d’Uhuru Kenyatta. Le court verdict annoncé par l’ancien juge en chef avait suscité beaucoup de critiques. Cette année, l’opposant historique a affirmé donner une seconde chance à la Cour, « une chance de se racheter ». Et si les observateurs ont salué des débats respectueux, beaucoup craignent une nouvelle éruption de violences dans le cas où Raila Odinga n’accepterait pas une nouvelle défaite.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Élections kényanes : « nous ne renoncerons pas », avertit l’opposition

Contenus partenaires