RDC : Yves Kawa, ex-chef de milice en Ituri, bientôt libre
La cour militaire de Kisangani, dans le nord-est de la RDC, a condamné mercredi à 9 ans de prison Yves Kawa, ancien dirigeant d’une milice en Ituri, pour crimes contre l’humanité. Étant détenu depuis 2005, il sera libéré « après quelques formalités d’usage »…
Accusé notamment des crimes contre l’humanité, Yves Kawa, un ancien chef milicien de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC, a été condamné, le 14 août, à 9 ans de prison. Une peine jugée "minime" par Dismas Kitenge, vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et président du Groupe Lotus à Kisangani.
"Yves Kawa, qui était jugé par la cour militaire de Kisangani, dans la Province orientale a aussi été condamné à payer 85 000 dollars de dommages et intérêts à la dizaine de victimes représentée", a ajouté Dismas Kitenge. Comme le condamné a déjà passé neuf ans de prison, "le greffier a déclaré qu’il devrait être libéré prochainement, après les formalités d’usage ", a expliqué le président du Groupe Lotus, rappelant que "la cour de Kisangani lui a accordé des circonstances atténuantes, entre autres en raison de son jeune âge lors des faits".
Natif de Bunia (700 km à l’est de Kisangani), Yves Kawa était poursuivi pour coups et blessures volontaires, assassinats, participation à un mouvement insurrectionnel, détention sans titre d’armes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de guerre entre 2002 et 2004.
Un passé de chef milicien
Au début des années 2000, il a été l’un des principaux chefs de guerre d’Ituri, un district riche en ressources naturelles, notamment en or, où les violences intercommunautaires ont fait 60 000 morts et des centaines de milliers de déplacés depuis 1999, selon des ONG.
Yves Kawa a d’abord été membre de l’Union des Patriotes Congolais (UPC) de Thomas Lubanga Dyilo, reconnu coupable par la Cour pénale internationale en 2012 de l’enrôlement d’enfants soldats en Ituri. Il a ensuite créé sa milice, le Parti pour l’unité et la sauvegarde de l’intégrité du Congo (Pusic).
Il a été arrêté début 2005 à Kinshasa en même temps que Thomas Lubanga et un autre chef de guerre, Floribert Ndjabu, qui dirigeait le Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI). Depuis, il a connu plusieurs rendez-vous avec la justice.
En janvier 2006, il avait été condamné à la réclusion à perpétuité à Bunia, où il avait été reconnu coupable du meurtre de plusieurs civils entre 1999 et 2002 et d’association de malfaiteurs. En février 2008, la cour d’appel de Kisangani l’a acquitté.
Yves Kawa figure sur la liste des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) de l’ONU, qui l’accuse d’avoir été impliqué dans du trafic d’armes et d’avoir joué un rôle dans le recrutement et l’utilisation d’enfants entre 2001 et 2002.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Burkina Faso : entre Ibrahim Traoré et les miniers, une guerre de tranchées à l’ho...
- Guinée : ce que l’on sait de la mystérieuse disparition de Saadou Nimaga
- Sécurité présidentielle au Cameroun : Dieudonné Evina Ndo, une ascension programmé...
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique