Hezbollah : Nasrallah, le football, la cuisine… et les séries télévisées arabes

Hassan Nasrallah a révélé un peu de son intimité jeudi en confiant à « Al Akhbar » qu’il aime le football, la cuisine libanaise et des séries télévisées arabes. Une interview surréaliste dont le leader du Hezbollah a le secret.

Nasrallah s’adressant à ses partisans par vidéoconférence, en août 2009. © Khalil Hassan/Reuters

Nasrallah s’adressant à ses partisans par vidéoconférence, en août 2009. © Khalil Hassan/Reuters

Publié le 14 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Héros de la résistance à Israël aux yeux des Arabes, extrémiste infréquentable pour l’Occident, le chef du Hezbollah est contraint de vivre dans la clandestinité pour échapper à un "assassinat ciblé". Dans un rare entretien publié jeudi 14 août par Al-Akhbar, quotidien libanais proche du Hezbollah, le secrétaire général de ce mouvement politique chiite Hassan Nasrallah a fait des confidences surréalistes sur son mode de vie, plus ou moins anecdotiques.

Réputé pour être pragmatique, éloquent et intelligent, Hassan Nasrallah se montre aussi déroutant et imprévisible, comme le prouve cette interview surprenante. Il avoue aimer la cuisine, les séries télévisées arabes et le football. On apprend aussi qu’il parle couramment le persan, lit des livres sur les extrémistes sunnites et dément rester cloîtré pour se protéger d’une attaque israélienne.

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Cet homme de 53 ans, originaire de Bazouriyé, au Liban-Sud, est l’une des bêtes noires d’Israël. S’inspirant de la révolution iranienne de 1979, il cofonde le Hezbollah en 1982. Le retrait d’Israël, qui vient d’envahir le Liban, est l’objectif – atteint – de son parti. Sous son impulsion, les attaques contre l’armée israélienne deviennent plus ciblées et Nasrallah incarne cette dynamique. Considéré par les Occidentaux comme un terroriste, il avance qu’un peuple occupé est en droit d’attaquer l’occupant. S’il appelle Israël "l’entité sioniste", puisqu’il n’en reconnaît pas l’existence, il ne négocie pas moins avec l’État hébreu depuis 1993.

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 "Il ne faut pas que les autres me voient"

Hassan Nasrallah admet qu’il doit changer souvent de lieu. "S’installer ailleurs fait partie de ma vie et c’est devenu naturel surtout depuis (la guerre contre Israël de) 2006". Les Israéliens, aidés par des médias arabes, véhiculent l’idée que je vis dans un bunker, totalement reclus (…) Mais c’est faux, affirme-t-il, en guise de pied-de-nez au Mossad, le service de renseignements israélien.

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"Des mesures de sécurité signifient que mes mouvements doivent rester secrets mais cela ne m’empêche pas totalement de bouger et de voir ce qui se passe autour de moi. Le seul problème est qu’il ne faut pas que les autres me voient", ajoute-t-il.

"Je jouais au football pour me changer les idées"

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Pendant l’interview, l’homme pieux dévoile surtout un aspect de sa personnalité complètement insolite. Le leader du Hezbollah énumère ses hobbies et s’étend sur son goût prononcé pour le football. Le dirigeant a précisé que dans le passé, il soutenait le plus souvent le Brésil et parfois l’Argentine, notamment à l’époque de Maradona. "Oui, j’aime le football et j’y jouais pour me changer les idées avec des amis avant et après avoir été coiffé du turban que les religieux chiites portent à la fin de leurs études", a-t-il indiqué.

Réputé proche du peuple, Hassan Nasrallah cherche à apparaître comme un homme normal : "Je n’ai pas pu suivre la dernière Coupe du monde à cause de la situation au Liban, en Syrie, à Gaza et en Irak, a raconté le chef du Parti de Dieu, qui a tout de même regardé une partie de la finale. Comme mon fils était pour l’Allemagne, je voulais créer une ambiance de compétition et de suspense, et c’est pour cela que j’ai soutenu l’Argentine, finalement battue 1 à 0 par l’Allemagne".

Facebook, séries télé et plats traditionnels

Ce père d’une fille et de quatre garçons, dont un est mort en 1997 en se battant contre les forces israéliennes, n’utilise pas Facebook pour des raisons de sécurité mais suit ce qui se dit sur les réseaux sociaux.

Hassan Nasrallah aime aussi les séries télévisées ayant un thème nationaliste ou islamique. "En termes de culture, je lis des livres sur le tafkir (extrémisme religieux sunnite). Avant 2006, mes lectures se concentraient sur Israël. Je lisais des biographies de généraux, de politiciens", a-t-il également déclaré.

Le dirigeant chiite, qui a pris la tête du Hezbollah à l’âge de 32 ans, raffole aussi de la cuisine arabe, notamment la mouloukhiya (plat à base de corète potagère), la moujaddara (plat à base de lentilles avec du riz) et le poisson. Mais aujourd’hui, il mange ce qui est facile à préparer, "comme les soldats sur le front".
 

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