Mali : les négociations de paix d’Alger reportées au 1er septembre
Après une première phase préparatoire en juillet, les pourparlers entre le gouvernement malien et les groupes armés vont reprendre le 1er septembre à Alger et non plus le 17 août comme annoncé initialement.Une troisième phase de négociations est prévue pour aboutir à un « pré-accord », mais cet objectif est encore loin d’être atteint.
À l’origine fixée du 17 août au 11 septembre par la feuille de route signée le 24 juillet dernier, la seconde phase des négociations d’Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés a été reportée au 1er septembre, a annoncé le ministère algérien des Affaires étrangères mercredi 13 août.
"Dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route (…) et à l’issue de consultations appropriées avec les parties maliennes (…), l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a fixé la date du lancement des négociations intermaliennes substantielles au 1er septembre dans la capitale algérienne", précise le communiqué.
Cette décision répond au souci de favoriser la tenue des négociations "dans un climat serein et constructif", explique le texte. Elle a été prise "à la demande de parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant pour la consolidation (…) de leurs consultations et préparations".
Des négociations en 3 phases
Les négociations devraient se dérouler en "trois phases", selon l’ancien Premier ministre malien Modibo Keïta, représentant du chef de l’État pour le dialogue inclusif inter-malien : la première, en juillet, a abouti à la validation d’une feuille de route des négociations après huit jours de discussions à Alger entre le gouvernement de Bamako et les six groupes armés. Elle prévoyait "la mise en place d’un cadre pour des négociations de paix pour permettre l’émergence d’une solution globale et négociée" dans le pays.
Les "négociations proprement dites" débutent lors de la deuxième phase, au mois d’août. Puis, une troisième phase permettra d’aller "au fond des problèmes et d’obtenir un pré-accord" avant la signature d’un accord de paix définitif.
>> Lire aussi l’interview de Ramtane Lamamra : "Un accord dans cent jours" sur le Nord-Mali
Une marge de manœuvre "étroite"
Les négociations d’Alger sont les premières à rassembler l’ensemble des parties prenantes au conflit depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, ayant ouvert la voie à la tenue d’élections présidentielles et législatives.
Les six groupes armés sont présents : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Mouvement arabe de l’Azawad-dissident (MAA-dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).
Les rebelles se savent "en position de force", estimait un diplomate algérien en juillet dernier, puisqu’ils "occupent maintenant presque les deux tiers du territoire", où ils mènent des actions meurtrières. Selon lui, la marge de manœuvre d’Alger sera "étroite" : d’un côté, "les mouvements armés réclament une autonomie du nord du Mali et un statut particulier qui leur permet de gérer leurs affaires", et de l’autre, le gouvernement est "ouvert à toute idée en dehors de l’indépendance".
(Avec AFP)
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