Gaza : prolongation de la trêve pendant cinq jours
Après de nouveaux raids aériens sur Gaza en riposte à des tirs de roquettes, l’Égypte a annoncé mercredi soir la prolongation pour une durée de cinq jours de la trêve entre Israël et le Hamas. Sur le terrain, un premier journaliste étranger a été tué.
Alors que les pourparlers pour un cessez-le-feu durable patinent au Caire, les tensions ont monté d’un cran, dans la nuit du 13 au 14 août, dans la bande de Gaza. "En représailles au tir de six roquettes depuis l’enclave palestinienne", l’armée israélienne a lancé quatre raids aériens, après l’annonce d’un accord de dernière minute sur une prolongation de cinq jours du cessez-le-feu entre l’État hébreu et le Hamas.
La nouvelle trêve prendra donc fin mardi 19 août à minuit et une minute, heure locale (lundi 21h01 GMT), un nouveau répit devant permettre la poursuite sous l’égide des services de renseignements égyptiens de difficiles négociations qui achoppent notamment sur la question, cruciale pour les Palestiniens, de la levée du blocus imposé depuis 2007 par Israël.
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Premier journaliste étranger tué
Dans la matinée du 14 août, six personnes ont été tuées à Gaza par l’explosion accidentelle d’un missile israélien au cours de son désamorçage. Parmi elles, Simone Camilli, 35 ans, vidéaste d’Associated Press, le premier journaliste étranger tué en un mois d’une guerre qui a fait près de 2 000 morts côté palestinien et 67 côté israélien, dont 64 soldats.
Son traducteur palestinien, Ali Abou Afash, 36 ans, a également péri. Outre son travail d’interprète pour la presse étrangère, Ali Abou Afash, père de deux jeunes enfants, collaborait aussi à temps partiel avec le bureau de l’AFP à Gaza comme assistant administratif.
Selon Reporters sans frontières, au moins 15 acteurs de l’information ont été tués dans ce conflit.
Donner encore du temps aux négociations
Dans le même temps, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Benny Gantz, a prévenu que "l’opération n’était peut-être pas terminée". "Les mesures nécessaires en cas d’agressions du Hamas" sont prises. Des "mesures" qui "ne font pas peur" au Hamas, a rétorqué un de ses porte-parole à Gaza, Fawzi Barhoum. "La résistance est prête", a-t-il ajouté.
Au Caire, sur la table des discussions, les belligérants se disent pourtant "d’accord pour donner plus de temps à la négociation", selon les mots de Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne. "Il y a un accord sur plusieurs points concernant une levée du blocus" qui asphyxie la bande de Gaza, a-t-il en outre affirmé.
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Mais de son côté, Ismaïl Haniyeh, le dirigeant du Hamas à Gaza, a répété mercredi soir qu’"il n’y aura cessez-le-feu qu’avec la levée du blocus", arguant que "les sacrifices de notre peuple nous interdisent de brader nos exigences".
Israël, lui, fort du soutien ultra-majoritaire de son opinion publique à la guerre, voudrait obtenir la démilitarisation de Gaza. Les Palestiniens refusent d’en entendre parler. Les deux parties semblent cependant se diriger vers un compromis qui tendrait à confier à l’Autorité palestinienne, tout juste réconciliée avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des frontières de Gaza.
Assouplissement du blocus
Selon un document que l’AFP a pu consulter, les Égyptiens proposent avant toute chose un sursis : après l’obtention d’un cessez-le-feu permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois pour tenter de lever les principaux points de blocage : l’ouverture d’un port et d’un aéroport pour alléger le blocus et la restitution par le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération de prisonniers palestiniens.
Le Caire propose enfin que la zone-tampon le long de la frontière de la bande de Gaza avec Israël soit graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l’ordre de l’Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts en vertu d’accords entre Israël et l’Autorité palestinienne.
Selon des négociateurs palestiniens, Israël consentirait à alléger les restrictions à deux points de passage de la frontière entre Gaza et le territoire israélien, l’un pour les personnes, l’autre pour les biens. Ce dernier serait sous supervision internationale.
L’entrée d’argent sous de strictes conditions à Gaza pour payer les dizaines de milliers de fonctionnaires qui attendent leur salaire depuis des mois, serait également accepté par les autorités israéliennes. Il en est de même de l’extension des zones de pêche.
(Avec AFP)
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