Ouganda : le rappeur Bobi Wine interdit de séjour au Royaume-Uni pour homophobie

Le rappeur ougandais Bobi Wine s’est vu refuser un visa pour le Royaume-Uni en raison de déclarations homophobes, que des citoyens britanniques ont dénoncées dans une pétition signée par plus de 600 personnes.

Le rappeur ougandais Bobi Wine. © Capture d’écran Youtube / DjDinTV

Le rappeur ougandais Bobi Wine. © Capture d’écran Youtube / DjDinTV

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Publié le 14 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Goodbye Buckingham Palace, Big Ben et l’abbaye de Westminster. Le célèbre rappeur ougandais Bobi Wine n’aura pas l’occasion de visiter les lieux emblématiques de la capitale anglaise où il devait se produire en concert. Les autorités britanniques lui ont refusé le visa à cause de ses propos homophobes.

Lors de la diffusion d’un épisode de télé-réalité dont il est le protagoniste, Bobi Wine a déclamé les paroles de sa nouvelle chanson dans laquelle il ne mâche pas ses mots : "Brûlez toutes les folles. Les Ougandais, tous derrière moi pour combattre les folles." Le terme "folles" faisant référence – vous l’aurez compris – aux homosexuels. Ces déclarations ont provoqué une levée de bouclier des défenseurs de la cause homosexuelle qui ont lancé une pétition en ligne pour interdire les concerts du rappeur au Royaume-Uni, signée par plus de 600 internautes.

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Au Royaume Uni, la loi sur la justice pénale et l’immigration de 2008 interdit toute incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle. La position intolérante du "président du ghetto", tel qu’il se décrit sur son compte Instagram, aura donc finalement eu raison de son séjour londonien.

Ce n’est pas la première fois que Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, s’en prend aux minorités sexuelles. Le 30 juillet, il avait déjà fermement critiqué les homosexuels au nom de sa "liberté d’expression" dans une interview au journal ougandais The Daily Monitor. "Je ne suis pas d’accord avec eux [comme] 99% des Ougandais", avait-il déclaré.

Plusieurs de ses chansons interdites

L’homosexualité fait débat en Ouganda où une loi répressive avait provoqué l’ire de la communauté internationale et la crainte des minorités sexuelles du pays en février. Le président Yoweri Museveni avait alors signé un texte de loi qui prévoyait la dénonciation obligatoire des homosexuels et la prison à vie pour les récidivistes. Annulée par la Cour constitutionnelle le 1er août, cette loi devrait être soumise à un nouveau vote des députés dès la reprise de la session parlementaire. Pour l’heure, l’homosexualité reste illégale dans le pays, selon une législation mise en place par l’ancien colon anglais

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Le rappeur Bobi Wine s’est déjà illustré par ses prises de position "choc" qui lui ont valu l’interdiction de certaines de ses chansons par le gouvernement. Très apprécié des Ougandais, il avait notamment provoqué les autorités de Kampala en réclamant la prise en considération des besoins des plus nécessiteux. "Ses déclarations vont-elles faire baisser sa côte de popularité ?", s’interroge le site This is Africa qui relaie l’information. Pas si sûr… Elles pourraient peut-être même lui faire gagner des soutiens dans la société ougandaise.

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Emeline Wuilbercq

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