Mines : tout savoir des affaires judiciaires qui entourent le méga-gisement guinéen de Simandou

Depuis sa découverte, le gisement de Simandou, qui contient des milliards de tonnes de minerais de fer parmi les plus concentrés du monde, suscite des convoitises telles que le droit est mi à rude épreuve. Jeune Afrique a passé en revue les personnages clefs et les affaires judiciaires liés à ce méga-gisement.

Publié le 1 septembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Certaines figures sont régulièrement citées -voire impliquées- dans les nombreuses affaires judiciaires qui entourent le méga-gisement guinéen de Simandou.

Les décideurs

Lansana Conté

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Président de la Guinée de 1984 à 2008. Quelques semaines avant sa mort en décembre 2008, un décret présidentiel retire à Rio Tinto les titres miniers d’une partie du gisement (blocs 1 et 2) de Simandou, et les octroie à BSGR.

Alpha Condé

Président de la Guinée depuis 2010. A son arrivée au pouvoir, le nouveau chef de l’État entame un audit du secteur minier, et se lance dans une bataille judiciaire avec BSGR pour récupérer les blocs 1 et 2 du Simandou. Sous son impulsion, l’État guinéen retire à BSGR ses permis d’exploitation à cause des soupçons de corruption.

Mahmoud Thiam

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Ministre des Mines en Guinée de 2009 à 2010. En août 2017, cet ancien banquier d’affaires de Wall Street a été condamné à de la prison ferme à New York pour corruption et blanchiment. Alors qu’il était encore ministre, il avait reçu en cadeau de BSGR une voiture Formule 1 miniature ornée d’un diamant, d’après The New Yorker.

Les intermédiaires

Mamadie Touré

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La quatrième épouse de Lansana Conté. D’après The New Yorker, BSGR va passer par elle afin d’influencer le président et obtenir les concessions de fer de Simandou. Faisant l’objet d’une enquête des autorités américaines et en échange d’une immunité, elle permet l’arrestation en Floride en 2013 de Frédéric Cilins, un collaborateur externe de BSGR.

Frederic Cilins

Collaborateur français externe de BSGR. C’est lui qui se rend à Conakry et approche Mamadie Touré pour s’assurer l’obtention des titres miniers de Simandou en 2008. En avril 2013, il est arrêté en Floride par le FBI dans le cadre d’une enquête sur le versement de pot-de-vin à Mamadie Touré. Il est condamné à deux ans de prison ferme à New York en juillet 2014.

François de Combret

Ce banquier d’affaires de 76 ans est un conseiller officieux mais aussi une vieille connaissance du président Alpha Condé. Un échange de mail montre que Rio Tinto était prêt, en 2011, à lui verser 10,5 millions de dollars pour jouer de son influence sur le chef de l’État guinéen.

George Soros

Milliardaire américain de 87 ans, fondateur de l’Open Society Foundations dont l’objectif est de soutenir la bonne gouvernance et les droits humains à travers le monde. Il appuie juridiquement l’Etat guinéen dans sa croisade contre BSGR. Beny Steinmetz tient George Soros responsable de ses ennuis judiciaires.

Les miniers

Beny Steinmetz

Diamantaire franco-israélien, ce milliardaire de 61 ans est l’un des hommes les plus riches d’Israel. En 2008, la société Beny Steinmetz Group Ressources (BSGR) obtient les blocs 1 et 2 de Simandou pour 165 millions de dollars. En 2010, il revend 51 % de son acquisition au géant minier brésilien Vale pour 2,5 milliards de dollars, mais seuls 500 millions ont été versés. A son arrivée au pouvoir en 2010, le président guinéen Alpha Condé retire à BSGR ses permis d’exploitation. En 2014, BSGR saisit le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) pour contester la décision du nouveau gouvernement guinéen. L’affaire est toujours en attente d’arbitrage du Centre.

Alan Davies

Ancien directeur du pôle énergie et minerais de Rio Tinto. La fuite d’un échange de mail révèle qu’il était prêt, en 2011, à verser 10,5 millions de dollars de pot-de-vin à François de Combret, conseiller d’Alpha Condé, pour s’assurer le contrôle des blocs 3 et 4 du Simandou. Il a été suspendu de Rio Tinto en 2016 suite à la révélation du mail.

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