Le Grand invité de l’économie RFI-Jeune Afrique – Bruno Mettling PDG d’Orange Middle-East and Africa : « Nous devons respecter la souveraineté des États »
Inspecteur des finances passé par plu-sieurs cabinets ministériels français, puis par le secteur bancaire, l’ancien directeur des ressources humaines du groupe Orange, Bruno Mettling, est devenu en mars 2016 le PDG du holding Afrique et Moyen-Orient de l’opérateur télécoms.
Coprésident de la fondation Africa France, il préside aussi le Conseil des entreprises d’Afrique de l’Ouest au sein du Medef.
Françafrique
« Parfois, les entreprises françaises considèrent encore l’Afrique comme une chasse gardée où leurs positions sont acquises. Et elles ne se renouvellent pas assez, y compris en matière de management. Orange compte 20 000 salariés dans la zone et seulement 50 expatriés. Ils étaient 100 il y a trois ans. Et ce n’est pas à Paris que se pilote notre activité mais dans chacun de nos pays. »
Coupures Internet
« Il faut définir clairement les responsabilités. On ne peut pas rejeter la Françafrique tout en considérant qu’une entreprise
comme Orange doit apprécier à la place des autorités l’importance d’une crise. Dans tous ces pays, les licences qui fixent les règles du jeu offrent la possibilité à l’État d’interrompre le service. En revanche il faut que le cadre légal soit respecté, ce qui
était le cas au Cameroun et en RD Congo cette année. »
Diagnostic
« Il y a vingt ans, nous avions 6 millions de clients en Afrique. Ils sont plus de 130 millions aujourd’hui. Toutes les projections montrent que ce continent sera l’une des clés de la croissance mondiale. »
Acquisitions
« La priorité d’Orange, c’est la consolidation. Il s’agit de bien intégrer nos nouveaux pays. De ce point de vue, ce que nous avons
réalisé au Burkina Faso, au Liberia et en Sierra Leone est remarquable. Ces filiales acquises en 2016 représentent 7 % de nos revenus mais déjà 30 % de la hausse de notre chiffre d’affaires. »
Fiscalité
« Au Niger, la fiscalité imposée aux opérateurs était devenue déraisonnable au point de remettre en question notre présence. Pour 1 F CFA de revenu, plus de 50 centimes étaient prélevés sous forme de taxes. Mais nous avons trouvé un accord pour ne payer que 28 centimes. »
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