Rentrée scolaire : ce qui va changer cette année dans les pays du Maghreb
Amélioration de la qualité de la formation en Algérie, lutte contre le décrochage scolaire au Maroc et réforme du calendrier des vacances en Tunisie… Tour d’horizon des changements dans les dispositifs éducatifs des pays du Maghreb cette année.
En Algérie, la réforme à petits pas
Plus de 9 millions d’élèves ont fait leur rentrée scolaire, ce lundi 6 septembre, en Algérie. Placée sous le slogan « Tous mobilisés pour une école citoyenne et de qualité », celle-ci se place dans la continuité de la réforme de 2016/2017. À la tête de l’Éducation nationale depuis trois ans, la ministre Nouria Benghebrit poursuit une réforme à petits pas pour éviter de rallumer des polémiques inutiles dues à l’adversité des conservateurs. Cette année, son maître mot est ainsi la qualité de la formation.
De fait, de nouveaux manuels vont être introduits, concernant les quatre programmes d’enseignement du second palier du cycle primaire (3e et 4e années) et du cycle moyen (2e et 3e années). Les enseignants affectés à ces classes seront uniquement issus de la formation relative à la mise en oeuvre des nouveaux programmes pour ces différents niveaux d’enseignement.
Ces nouveaux manuels seront accompagnés de nouveaux cahiers d’activités ainsi que des guides d’utilisation des manuels scolaires pour les enseignants. La composante orale dans les apprentissages linguistiques va également être renforcée. Les thématiques tels que l’environnement local et le patrimoine culturel vont notamment être accentuées dans les programmes. La ministre a également annoncé une généralisation progressive de l’enseignement de tamazight, en application de la nouvelle Constitution de 2016.
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Au Maroc, des cours de soutien gratuits
Au Maroc, la rentrée scolaire se fera, jeudi 7 septembre, plus tôt que les années précédentes pour « garantir le début des cours dès le premier jour et permettre aux élèves d’assister à l’ensemble des cours programmés au titre de cette année scolaire », selon le ministère de l’Éducation nationale. Ce sera la première rentrée que le ministre, Mohamed Hassad, mènera de bout en bout et celle-ci devrait connaître plusieurs nouveautés pédagogiques et organisationnelles. À commencer par la mise en place des cours de soutien gratuits pour les élèves en difficulté. Une première au Maroc. Objectif : éviter le décrochage scolaire qui ne cesse de se développer, surtout dans les campagnes.
Autre nouveauté : le décongestionnement des classes. Exit les classes bondées, où le nombre d’élèves pouvait atteindre 50, parfois 60, rendant impossible toute communication avec l’enseignant. Le ministre s’est engagé sur un maximum de 40 élèves par classe et même moins en fonction des écoles. Cette réforme a été rendue possible grâce au lancement en juin dernier d’un grand chantier de recrutement : l’objectif était à terme de sélectionner 24 000 nouveaux enseignants et 8 000 cadres administratifs et techniques.
Certaines matières scientifiques, traditionnellement enseignées en arabe, seront dispensées « en partie » en français
Toujours concernant le volet pédagogique, l’enseignement de la langue française se fera dès la première année du primaire au lieu de la troisième. Dans ce qui semble être une première réforme de la politique d’arabisation, certaines matières scientifiques, traditionnellement enseignées en arabe, seront dispensées « en partie » en français.
Enfin, dernière nouveauté de cette rentrée scolaire au Maroc, les élèves auront moins de vacances et les prendront tous en même temps. Le ministre Hassad a en effet décidé de fixer le nombre de congés scolaires à 42 au lieu de 47 tout en unifiant leur calendrier sur tout le territoire national. Il a ainsi mis fin aux aux vacances par région décrétées par son prédécesseur afin d’éviter les encombrements dans les transports.
En Tunisie, création d’un système de contrôle continu
En Tunisie, la rentrée a été maintenue pour le vendredi 15 septembre et l’année scolaire se terminera le 30 mai. Le mois de juin sera réservé aux examens comme tous les ans. Treize nouvelles écoles primaires vont ouvrir leurs portes ainsi que sept lycées.
Les principales réformes concernent le calendrier scolaire. Les élèves vont alterner entre six semaines de cours et une semaine de repos. Les vacances de décembre se dérouleront sur deux semaines et les dates ont été harmonisées entre l’ensemble des niveaux allant du primaire au supérieur. Une décision qui devrait satisfaire les parents des familles nombreuses avec des enfants d’âges différents.
Le rythme semestriel sera conservé à tous les niveaux. Cependant, la possibilité de la réintroduction du système de la semaine bloquée (réservée aux examens au niveau national) est encore en discussion. Le calendrier des examens a également été modifié. Un système de contrôle continu va être introduit permettant ainsi d’étendre les examens sur une plus longue période, le rythme des examens ayant été jugé trop soutenu pour les élèves.
Le concours national de la sixième année primaire et de la neuvième année préparatoire n’a pas été rendu obligatoire. Un examen à l’échelle nationale à la fin du deuxième semestre va cependant être introduit après une expérience jugée fructueuse l’année dernière, permettant ainsi d’évaluer le niveau des élèves aussi bien dans les écoles privées que dans les écoles publiques.
Enfin, les manuels et les programmes scolaires vont être reconduits. La commission pédagogique a cependant été réactivée pour réfléchir à d’éventuels changements pour les années à venir.
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